Politique et services secrets

Introduction

Ces différents textes ont été écrits en juillet 2023. Il s’agissait de décrire le mal que j’avais pu commettre durant ma vie (pas bien grand-chose) puis de décrire le mal qu’on m’a fait (avant les persécutions visibles et après) pour mettre en exergue entre-autre l’immense décalage existant. Mais ces confessions à la « Rousseau » avaient surtout pour objectif de transmettre tout ce que je crois comprendre du système / pouvoir en place / surhomme / léviathan / société secrète / services secrets qui me persécute depuis toujours. Ecrire ce texte m’a demandé beaucoup d’énergie (il y avait plus de 100 pages à la base) et je n’ai plus le temps ni l’énergie d’écrire une partie aussi longue concernant le mal qu’on m’a fait. Un an plus tard, je décide donc d’aller droit à l’essentiel et je n’ai gardé dans ces textes que ce qui me semblait le plus intéressant vis-à-vis de notre thématique : transmettre le maximum d’information à ceux qui sont maintenus dans l’obscurité. Je rappelle que je ne détiens pas la vérité et que ce ne sont que des pistes en vrac balancées comme cela, en espérant que cela permettra à quelqu’un d’y voir plus clair.

Parfois le lecteur ne comprendra pas certaines références dans le texte car j’ai essentiellement élagué plus de 2/3 du texte (« le mal que j’ai fait ») pour lui éviter les lourdeurs et longueurs (mais je ne rencontrerais aucune difficulté à tout publier si cela devait s’avérer nécessaire). Ainsi la plupart des textes ne représentent qu’une partie extraite d’un texte qui était plus vaste initialement.

Avec le recul d’un an, je vois que google censure complétement ce site web : la probabilité qu’un seul lecteur non-informé y atterrisse est proche de 0%. Si je commence par le noyer avec des détails personnels sans importance, il est peu probable qu’il atteigne la partie vraiment importante de ces pages. C’est pourquoi j’ai taillé dans le « vif ».

Je n’ai pas retravaillé ni édité ces textes d’il y a un an. Je n’ai pas le temps. J’ai simplement repris un peu la forme. Veuillez pardonnez le manque de clarté ou le style d’écriture un peu à l’arrache.

Viafx24, le 10 octobre 2024

Sommaire

Le psychologue pour chien

Voici la situation : nous avons un couple avec un chien agressif qui a mordu un facteur qui s’était permis de rentrer dans le jardin pour apporter un colis. Autrement dit pour rendre un SERVICE à notre couple. Quelle réponse la société doit-elle apporter à une telle situation ?

Quand j’étais enfant, on disait : « si un chien mord un enfant, on le fait piquer ». J’ai été mordu par deux bergers allemands à quelques années d’intervalle dans mon enfance. Pour la deuxième morsure, j’ai encore la cicatrice au bras. Je n’aurais jamais voulu ni accepté que ces deux chiens soient « piqués ». Il s’agissait respectivement du chien du voisin de gauche et du chien du voisin de droite et nous n’avons évidemment pas porté plainte. Tout cela m’allait bien comme cela.

Mais les morsures de chien laissent toujours une petite empreinte dans l’esprit de celui qui en est victime et notre facteur en sera potentiellement victime durant toute sa vie. A chaque fois qu’il rentrera dans un jardin, il aura l’appréhension de se faire attaquer par un chien. Il gardera potentiellement les séquelles post-traumatiques de sa première morsure et cela nuira à ses conditions de travail car il ne bénéficiera plus de la quiétude légitime que mérite un facteur qui travaille et qui apporte courrier et colis pour rendre service aux gens.

Peut-être que notre facteur n’a pas du tout envie de porter plainte ni que le chien qui l’a attaqué ne soit piqué. Mais il y a deux choses qu’il aimerait bien : que cela ne se reproduise plus d’une part et que le couple ait bien intégré la gravité de la situation. Car nous savons tous qu’il y a une foule de gens qui, au fond d’eux-mêmes, n’en ont rien à foutre que leur chien morde les autres (sauf bien-sûr si cela leur attire des emmerdes), qu’ils n’éprouveront aucune empathie pour le facteur, qui ne lui rédigeront même pas une lettre d’excuse, ne changeront en rien leur comportement vis-à-vis de leur chien et au fond, sont contents d’avoir un chien de « garde » qui a fait ses preuves. La vie est ainsi et des abrutis il y en a partout. Comme d’habitude, je suis obligé de striker cette dernière phrase par la citation 352 de « couleur » : « l’humble ne prend jamais personne de haut ».

Donc quelle réponse va apporter la société ? S’il n’y a pas dépôt de plainte, dans 50% des cas, il n’y aura pas de changement de comportement ni des propriétaires du chien, ni donc du chien. Notez bien que j’ai choisi arbitrairement ce « 50% » : la vérité pourrait être 20% ou 80%, cela ne changera rien à mon propos, chacun en conviendra. S’il y a dépôt de plainte, on rentre dans la lourdeur de la machine judiciaire. Je ne connais pas les « punitions » possibles qu’un juge peut décider et tout cela est peut-être très codifié mais c’est lourd, c’est long et des morsures de chien, il y en a tous les jours des centaines voir des milliers dans un pays comme le nôtre.

Or la société doit fonctionner, les gens doivent avoir le droit d’avoir des chiens et les facteurs ont le droit d’exercer leur profession sereinement. Ne serait-il pas pratique de disposer d’une société secrète à laquelle appartient tout le monde, capable de mettre un peu d’huile dans les rouages dans une multitude de situations compliquées comme celle-ci ? Une société capable de forcer, de soumettre secrètement chaque individu ou disons de l’aider à adopter le bon comportement, à suivre le « juste » chemin ? Et si cette société disait secrètement à notre couple : on ne va pas porter plainte, on ne va pas piquer votre chien mais pour nous prouver votre bonne foi et le fait que vous mesurez bien la gravité de la situation, peut-être pourriez-vous amener votre chien chez le psychologue ?

Il n’est pas facile, seul, de se dire : « mon chien a mordu, je vais l’amener chez le psychologue ». Si des canaux discrets / secrets et surtout puissants nous orientent dans cette direction, c’est plus facile. Il suffit de se soumettre au pouvoir en place sans trop se poser de question et tout rentre dans l’ordre. Bien que je ne connaisse rien au métier de psychologue pour chien, chacun comprendra que l’interaction entre le psychologue et le chien aura « l’efficacité qu’elle aura ». Cette interaction permet également au pouvoir en place d’avoir un agent qui va voir le chien et évaluer son niveau de dangerosité pour éventuellement, dans les cas les plus graves, orienter le pouvoir vers les mesures ultimes : faire piquer un chien beaucoup trop dangereux par exemple. Mais la cible probable réelle de cette histoire de psychologue pour chien, c’est bien le maitre. Il va se faire chier 5, 10 ou 20 fois à amener son chien chez le psychologue prouvant par là qu’il a apporté une réponse réelle à la situation et 5,10 ou 20 fois il devra se rappeler que son chien a mordu le facteur, en discuter avec le psychologue. Cela l’aide à mieux identifier le mal dont il a sa part de responsabilité et de ne pas simplement faire la politique de l’autruche. Sans ce petit coup de pouce des services secrets, la plupart des gens enterrent le plus rapidement possible le problème et veulent oublier au plus vite cette histoire de facteur mordu. Et oui, nous sommes tous pareils.

Alors le métier de psychologue pour chien est-t-il rentable ? Et bien si on considère les centaines de morsures de chien qui ont lieu dans un département chaque année, et si on imagine que le pouvoir en place, par l’entremise des services secrets (et je rappelle que cela concerne presque tout le monde : il ne s’agit en rien d’un service de police composé de 3 fonctionnaires qui se courent après), apportent en général la même réponse : des centaines de clients sont aidées à « prendre la juste décision » et sonnent au cabinet de notre psychologue. D’un métier jugé ridicule en ce début de paragraphe, on commence à entrevoir sa raison d’être. Pour cela, il a fallu ajouter un ingrédient, un paramètre que les personnes non informées ignorent : l’existence d’une société secrète qui dispose du pouvoir réel. Un pouvoir bien plus important que celui de la justice officielle. On peut même considérer que cette société secrète c’est LE POUVOIR, l’union de tous les « citoyens ». Ce que d’autres appellent la NATION pour le différencier de l’ETAT. Et que moi j’appelle SURHOMME ou LEVIATHAN. Je rappelle une dernière fois que je ne sais pas la vérité et qu’il ne s’agit que de supposition de ma part. Il est donc tout à fait plausible et raisonnable de penser que je raconte n’importe quoi.

Quel est mon avis sur cette manière secrète de régler les problèmes compliqués ? Ce n’est pas le moment pour moi de traiter cette question. Ce paragraphe a pour but d’informer ceux qui ne savent pas et qui cherchent néanmoins la vérité sur internet. Peu me croiront, sans doute aucun mais j’ai fait ma partie. Ou plus exactement, j’ai fait mon devoir. Je n’appartiendrai jamais à cette catégorie d’homme qui maintiennent la tête des autres sous l’eau ou leur fabriquent des faux planchers.

Vous noterez également par extrapolation que quand des parents emmènent leur enfant chez le psychologue, dans une proportion non négligeable de cas, ils y ont été aidés discrètement. Ce qui est valable pour les chiens l’est également a fortiori pour les enfants, je le crains.

Le diviseur

Je ne crois pas avoir souvent eu la mentalité d’un diviseur. Et donc à l’inverse, je crois avoir toujours encouragé l’entente entre les gens d’un même groupe. Pourtant du point de vue du pouvoir en place, il n’est pas impossible que j’aie été perçu comme un élément mettant en danger les institutions et donc susceptible de générer du trouble ou de la division. Je pense à trois institutions en particulier :

Difficile de ne pas se questionner sur ce paragraphe de G.-H Morin concernant le livre L’Emile de Rousseau (que je n’ai pas lu) :

« Ainsi le rôle d’Émile dans la société moderne sera purement passif ; il ne pourrait prendre part sans inconvénient à la vie publique que dans un siècle de mœurs et sous un gouvernement parfaitement libre. C'est peut-être le plus bel éloge qu’on puisse faire du système de Rousseau, mais cet éloge est en même temps sa condamnation. Que voulez-vous qu’on fasse de nos jours d’une conception qui conduit nécessairement au mépris des institutions existantes, et à un genre de vie presque négatif ? J'aurai formé un homme, dit Rousseau ; je le crois ; mais, qui est-ce qui se soucie de former un homme ? Ce ne sont pas des hommes comme il les entendait, qu’il nous faut, ce sont des rouages qui puissent fonctionner dans nos machines modernes, et ceux-là ne peuvent être fabriqués que dans nos ateliers ordinaires d’éducation. Émile sera homme : ce n’est pas assez, ou plutôt c’est trop pour notre époque ; car cet homme n’y trouvera de place nulle part ; il y sera non seulement inutile, il y sera nuisible par sa perfection même. Laissons donc là l’utopie de Rousseau, et continuons à faire des éducations de collège ; nos idées désordonnées, nos détestables mœurs ne nous demandent rien de plus. »

Concernant les deux premiers points (Sapeur-Pompier et recherche scientifique), je ne pense pas avoir été un élément « diviseur » cherchant inconsciemment la destruction de ces institutions imparfaites. Et donc je pense avoir été exactement l’inverse : quelqu’un qui s’y est peut-être très mal pris mais qui a voulu tirer ces institutions vers le haut.

Concernant maintenant le surhomme tapis dans l’ombre, la question est plus délicate. Nous nous plaçons en T1 c’est-à-dire en considérant que les persécutions dont je suis victime sont politiques (voir mes ordres de mission pour une description plus précise de T1 et T2). S’il existe bel et bien une union sécrète et forcée entre les hommes, il est a priori logique de penser que celui qui refuse de participer à cette union et qui plus est, fait tout pour la mettre au grand jour, met en péril l’existence de cette union dont l’existence et la pérennité repose sur le secret. De la perspective de cette union, cet homme agit donc en « diviseur ». Oui.

Je reviens d’aller chier et donc le lecteur aura le droit à l’analyse succincte du jour que j’ai eu pendant que je faisais ma crotte car ce n’est pas le moment pour traiter la question plus profondément:

  1. Il y aura toujours des surhommes puisqu’un surhomme n’est pas autre chose qu’un groupe d’être humain mettant en place des règles plus ou moins implicites et plus ou moins justes.
  2. La cruauté sera toujours un des fondements de tout surhomme.
  3. Le « traitement » que je subis étant cruel et inhumain, il va de soi que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour éviter que d’autres subissent le même sort ou pour soulager les souffrances de ceux qui subissent déjà le même sort. Peu m’importe d’être un diviseur ou ceci ou cela. Je prendrai systématiquement la défense des plus faibles y compris si le prix à payer est l’éclatement de l’union. Des unions naissent, grandissent, disparaissent puis renaissent et redisparaissent ailleurs tout comme pour les individus.
  4. Si l’humanité devient toujours plus inhumaine, sa pérennité – et c’est terrible de l’écrire – passe au second plan. Ainsi il nous faut pouvoir garantir une existence authentiquement humaine à chaque enfant qui nait sur cette planète. Il est vrai que c’est une banalité sans nom de l’écrire. Pourtant le surhomme actuel n’est pas en mesure de garantir que l’existence des personnes qu’il place sciemment dans ces boites psychiques soit humaine. De fait, elle ne l’est pas. Et je n’ai pas non plus l’impression qu’il se bouge le cul pour changer cet état de fait. Au contraire, il semble très fier de son invention. Ce que je dis pour les prisons psychiques est valable pour toutes les sortes de prisons concevables : les prisons classiques et toutes celles qui n’en portent pas le nom mais qui en ont pourtant toutes les caractéristiques.
  5. Ce qui suit est le cru qui est sorti pendant que je faisais ma crotte : ça vaut ce que ça vaut. Les groupes les plus sains (dont les règles explicites ou implicites émergentes sont les plus saines) sont ceux dont les membres qui le composent disposent de haut niveau de réflexivité sur eux-mêmes. Dit plus simplement ils ont intégré suffisamment le « ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas qu’on te fasse ». Malheureusement, la tendance à la domination est en général inversement corrélée à ce niveau de réflexivité. D’autre part, la réflexivité n’est pas une qualité qui s’acquiert de manière durable sans plus jamais se perdre. En un claquement de doigt, un « réflexif » devient un dominateur et les conséquences sur le groupe s’en ressentent immédiatement.

Pour conclure sur la notion de division, je dirais simplement que ce n’est pas moi qui ai inventé les prisons de toutes sortes. Et je ne suis pas non plus l’homme qui les maintient. Or toute prison se caractérise par l’existence d’un mur, d’une clôture barbelée (« fence » est le mot anglais que j’ai en tête). Or ce sont bien les murs / les « fences » qui sont la partie visible d’une division. Soit on est d’un côté du mur soit on est de l’autre. Le qualitatif de « diviseur » revient donc au surhomme car c’est lui qui a créé et maintient ces murs, ces « fences ».

Peu m’importe d’être l’Emile de Rousseau, je défendrai les plus faible sans considération pour les unions ni les « fences » du surhomme.

Le boulet

Réfléchissons ensemble sur la question suivante :

« Abandonner un boulet est-il un mal ? »

Dans mes confessions, dois-je inclure seulement le mal que j’ai fait ?

« Ou dois-je inclure aussi le bien que je n’ai pas fait et que j’aurais dû faire ? »

Car je vous relate ici des situations de jeunes / lycéens / étudiants : un « boulet » que j’ai abandonné -- à tort ou à raison -- en seconde et un que j’ai porté bonnant, malant comme j’ai pu les années suivantes. Mais peut-être que pour un que j’ai porté, il y en a cinquante que j’ai fui au plus loin à la moindre bizarrerie de leur part pour ne pas m’impliquer émotionnellement, pour ne pas avoir à les porter, parfois à bout de bras ? D’autre part, ici j’ai pris l’exemple que normalement tout le monde comprend du « boulet » lourd, différent ou autiste mais il y a toute sorte de « boulet » : les malades, les personnes âgées, les petits frères (quand on est jeune enfant), les personnes en situation de handicap, les personnes malheureuses qui ont besoin d’être écoutées, les personnes qui « décrochent » et qui ont besoin de notre aide etc… Bref derrière le terme « boulet », on peut placer toute personne de notre entourage qui a besoin de notre présence, de notre aide mais qui va être ressentie, de notre point de vue, comme un « poids » d’où le terme « boulet » : quelqu’un de lourd à porter quelle qu’en soit la raison.

[…]

Patience, vous ne savez toujours pas où je vais et quel est l’un des buts de ce chapitre nommé « le boulet ». Et c’est maintenant qu’on y arrive avec la question :

« Le bien qu’on fait rachète-il le mal qu’on fait »

Et ces autres questions très proches qui en dérivent :

« Le bien qu’on fait peut-il servir à compenser le mal qu’on fait »

« Vaut-il mieux un homme qui a fait beaucoup de bien et beaucoup de mal ? Ou un homme qui a fait peu de bien et peu de mal ? »

Pour faire exprès de rentrer dans des considérations qui me semblent folles, voici également les questions suivantes :

« Vaut-il mieux un homme qui a fait 100 en bien et 20 en mal ? ou un homme qui a fait 50 en bien et 3 en mal ? ou bien un homme qui a fait 10 en bien et 0 en mal ? Car si on fait une soustraction pour faire les comptes, le premier a fait « 100-20=80 en positif c’est-à-dire en bien », le deuxième « 50-3=47 en positif c’est-à-dire en bien » et le troisième -- qui n’a pourtant fait aucun mal -- n’est qu’à 10-0=10 en positif c’est-à-dire en bien. »

Autrement dit, faut-il considérer l’existence d’une sorte de balance, de cour des comptes qui légitimerait un petit peu de mal si on a fait beaucoup de bien ? Faut-il considérer la soustraction « Bien-Mal » comme l’opération mathématique ultime pour juger un homme ? Autrement dit, le bien qu’on n’a pas fait a-t-il au final le même poids que le mal qu’on a fait ?

Prenons un exemple : si j’ai porté à bout de bras un boulet « X » pendant 1 an, est ce que je peux aller voir une fille moche Y qui ne m’a rien fait et lui crier méchamment à la gueule pendant 10 secondes : « tu es un laidron fini et à ta place, je me suiciderais ».

A l’inverse, le bien que n’a pas fait celui qui a déguerpi rapidement à la vue du boulet qu’il ne veut pas porter, peut-il être comparer d’une quelconque manière au mal de celui qui a osé hurler la phrase horrible ci-dessus ?

Vaut-il mieux être un homme qui passe devant un SDF et le laisse mourir de froid sans même l’apercevoir ? Ou un chirurgien qui a sauvé volontairement 1000 vies et a décidé « par fantaisie » d’en prendre une volontairement dans le secret de son geste, c’est-à-dire de devenir également un assassin ?

Ces questions peuvent sembler complétement caricaturales, idiotes voire choquantes. Néanmoins, il ne me semble pas impossible qu’elles soient centrales pour comprendre le type de société dans laquelle nous vivons ou dans laquelle nous pourrions vivre ou encore dans laquelle nos enfants vivront peut-être un jour. J’ai bien écrit « il ne me semble pas impossible ». Cela signifie ce que cela signifie : je ne dis pas que ces questions sont centrales, je dis qu’il n’est pas impossible qu’elles le soient. Et comme chacun le comprend, si c’est le cas, cela est bien triste. C’est pourquoi je vais prendre le temps d’opérer une démarcation entre le bien qu’un homme a fait, le bien qu’il n’a pas fait et le mal qu’il a fait.

Tout ce long chapitre pour arriver au point suivant :

Dans une société secrète, si ces questions sont discutées, c’est dangereux. Dans une société secrète, si ces questions ne sont pas discutées (font l’objet d’une chappe de plomb) c’est dangereux. On repère ici mon cloud : deux énoncés apparemment opposés et mutuellement exclusifs peuvent néanmoins cohabiter ensemble parallèlement.

Il n’y a que dans une société non-secrète que ces questions me semblent dénuées de toute dangerosité. Je ne rencontrerais d’ailleurs aucune difficulté ni gène à aborder ces questions avec un enfant de 10 ans s’il souhaitait y réfléchir avec moi. Or l’école a très certainement une interdiction formelle et sécrète de traiter ces problématiques en classe. Même en philosophie en terminal, je ne suis pas certain que beaucoup de professeur s’autorisent à formaliser les choses de manière aussi brutales, transparentes (voire stupides par certains aspects, je veux bien le reconnaitre). Une des conséquences possibles de tous ces secrets c’est que certains de nos enfants seront « des boulets » (et c’est triste), « des laidrons insultés » (et c’est triste), « des insulteurs de laidrons » (et c’est triste) ou « des fuyeurs de boulets » (et c’est triste) ou alors des agents contraints au secret qui feront des soustractions (et c’est triste) ou des agents contraints au secret qui ne feront pas de soustraction (et c’est triste) sans oublier les marionnettes comme moi qui sont jetées dans cette merde et manipulées de A à Z (et c’est triste)… Mais la plupart seront incollable sur le « complément d’objet directe » et « les équations » et ce n’est triste que parce qu’il y a la phrase précédente.

Cela signifie-t-il que je pense que l’école doit s’occuper de morale ? En toute honnêteté, je crois que ce n’est ni la question ni le problème donc je me fous de cette question. Les racines à étudier et à mettre à jour sont beaucoup plus profondes, je le crains.

Je ne cache pas néanmoins que je sentirais mes neveux (pris au sens large des générations futures) plus en sécurité s’ils étaient habitués tôt, très tôt à comprendre, repérer, analyser et discuter des catégories quelques peu caricaturales que j’ai proposées :

Car en formalisant le problème, on repère respectivement :

Dans l’hypothèse peu probable où une personne non informée m’ait suivi jusqu’ici, je lui ferais remarquer le point suivant : la politique ce n’est pas de savoir si les gens vont travailler 35H ou 39H ou si le taux de chômage est de 8% ou de 9% : cela c’est de l’intoxication : on oriente vos regards dans des directions qui ne sont pas autre chose que du vent. En revanche, les questions et thèmes abordés par exemple dans ce chapitre nommé « le boulet » sont complétement placées dans l’obscurité c’est-à-dire maintenus secrètes. Les relations maitre/esclave, persécuteur/persécuté sont jugées trop sensibles pour qu’on laisse les gens non informés et les agents en discuter librement. Le pouvoir c’est entre-autres cette faculté de maintenir cette chappe de plomb et d’orienter votre regard (vous personne non-informé et notez bien que je m’inclus totalement dans cette catégorie des non-informés) vers des choses qui n’ont pas de signification réelle comme « le taux de chômage est à 8% ». Si vous en doutez, posez-vous la question suivante : qu’est-ce qui vous rendrez réellement heureux : un type à la télévision qui vous dit comme si cette nouvelle était extraordinaire : « le taux de chômage est passé de 9% à 8% » ? Ou alors votre fille au physique ingrat qui rentre de l’école et vous dit : « Papa, c’est génial, les autre enfants ont arrêté d’être méchant avec moi et nombreux sont ceux qui me tendent la main, m’intègrent et me perçoivent comme l’une des leurs ». Dans un cas, c’est parce que tout le monde dit que « c’est important » que nous répétons bêtement que « c’est important ». Dans l’autre cas, c’est important parce que nous sentons intérieurement que c’est important. Quand ce n’est pas ressenti intérieurement comme important parce que c’est « loin » ou « abstrait », c’est bien souvent du faux et de la manipulation. A l’inverse, quand c’est ressenti intérieurement comme important, alors il s’agit bien souvent ici du pouvoir réel qui est à l’œuvre. Or le pouvoir ce n’est jamais quelque chose qui est loin, c’est toujours quelque chose de très près, juste là : c’est ce qui décide et contrôle où je suis, où je vais, quand j’y vais, qui je suis, quelle est mon identité, comment doit être façonné mon psychisme, à quelle information j’ai accès, quelle information m’est refusé, faut-il me réorienter dans telle direction, dans telle autre, répondre à mes besoins et mes désirs ou au contraire me laisser poireauter, utiliser plutôt la carotte ou plutôt le baton etc… Et tout cela, non pas pour une masse mais pour moi : la bonne échelle c’est ma personne, mes pensées, mes opinions, mes besoins, mes désirs, mes peurs… à moi. Parce que si le pouvoir sait tout cela mieux que je ne le sais moi-même, il fait ce qu’il veut de moi et je ne suis que sa créature. Pour les agents, les choses sont probablement globalement similaires bien que la manière dont le pouvoir les tient doit être quelque peu différente. Vous ne me croirez sans doute pas. C’est probable et c’est normal. Je ne sais même pas d’ailleurs si ce que je dis est vrai, si cela a le moindre sens. Mais mon devoir est de l’écrire.

Je ne connais pas le but ni le fonctionnement de la société secrète qui me persécute. Je fonctionne donc avec des théories multiples, parfois très différentes. Une de ces théories est la suivante :

La société secrète commence par « tendre un ressort » plutôt négatif concernant l’ensemble des êtres humains naissant et n’appartenant PAS ENCORE à la société secrète. Le but est essentiellement de fabriquer des égoïstes, des individualistes. « Ne pense qu’à ton intérêt propre et donc maximise toujours ton intérêt propre ». « Soit le plus beau, le plus riche, le plus intelligent, le plus attrayant pour le sexe opposé, le plus puissant : domine les autres pour avoir la meilleure part du gâteau ». « La vie n’a pas d’autre but que de suivre ses désirs au fur et à mesure qu’ils apparaissent et disparaissent ». « Les individus sont indépendants les uns des autres. La vie étant une jungle, que le meilleur gagne ! ». « La seule chose qui est importante et compte vraiment, c’est moi. ».

Ce ressort « tend » donc l’argent, le pouvoir, les désirs (incluant le sexe), la gloire comme étant les buts principaux qu’un homme doit se fixer. En fabriquant et en maintenant « ce moule à égoïste », le pouvoir en place s’assure que ceux qui sortent du moule (et qui ne sont PAS des agents) sont faibles, facilement corruptibles et pour être plus clair : totalement manipulables : ils ne sont que ce qu’on a voulu faire d’eux et ils ne disposent d’aucun pouvoir réel. Leur niveau de faiblesse est tel que ces hommes sortant de ce moule sont infiniment plus « faibles » qu’une poignée d’agents. Si une sorte de compétition pour le pouvoir était organisée en opposant 10 000 « égoïstes » contre 5 « agents », la connaissance des techniques sécrètes et la formation en surhomme permettrait à ces 5 agents d’obtenir le pouvoir réel en un rien de temps c’est-à-dire de contrôler l’ensemble des paramètres qui importent réellement. Ils prendraient bien-sûr la précaution de laisser quelques os à ronger aux plus ambitieux des 1000 hommes en leur donnant l’illusion qu’ils sont détenteurs d’un pouvoir qui en réalité est totalement factice.

Ce que je décris n’est que très partiellement vrai et caricaturale mais en gros, voilà comment le ressort pourrait être tendu. Et le « pourrait » est important car je rappelle qu’il ne s’agit que d’une hypothèse de travail.

Le vecteur principal de la création de ce moule est l’école :

Une fois sortis de ce moule, alors nos « égoïstes » sont « chauds » / « prêts » pour le passage à l’étape suivante : la sortie de l’ombre de la société secrète. Cette dernière va démolir instantanément le précédent moule en proposant / imposant des règles du jeux totalement différentes, le plus éloignées possible de la soupe frelatée du précédent moule. Cet éloignement (comme seraient éloignés deux continents séparés par un océan) permet à « l’égoïste » en voie de devenir « agent » de découvrir un nouveau monde si exotique que cela génère un attrait, une séduction. Le but étant de minimiser le sentiment « totalitaire » de ce nouveau monde qui est ce que j’appelle un surhomme. Dans ce surhomme, les futurs agents vont découvrir :

Chacun repèrera les deux continents dont je parle, séparés par un océan. Le potentiel futur agent sera d’autant plus enclin à rejoindre « le nouveau monde », le « nouveau continent » que la plupart de ses proches (amis, famille) y sont déjà. Et il sentira rapidement qu’il n’y a plus grand monde dans l’ancien continent des « égoïstes » ce qui sera souvent un élément clé dans sa décision de franchir l’océan et d’accepter de devenir un agent. Qui a envie de se retrouver seul ? Il lui faudra alors apprendre à se taire (garder le secret), apprendre à « parler allemand » (langage secret équivoque), apprendre toutes les techniques secrètes pour devenir ou paraitre un clone interchangeable. Alors il sera temps de commencer à accepter et réussir un certain nombre de mission secrète. La plupart des missions seront associés à la notion de BIEN pour confirmer à notre agent qu’il est dans le bon bateau. Il s’agira en général de rendre un certain nombre de services secrets pour lesquels la discrétion semble être de mise. Par exemple, si la mission consiste à s’occuper / à intégrer un « boulet » pour ne pas le laisser seul et lui fournir la chaleur humaine dont il a besoin, cette mission sera perçue comme « juste », relative au BIEN. Il va de soi également qu’on ne va pas dire à notre « boulet » : « si je te parle et si je t’intègre ce n’est pas parce que je suis gentil, c’est juste une mission secrète qu’on m’a confiée pour te rendre l’existence plus facile ». Rapidement, notre agent va adhérer à cette idée qu’il y a 1000 cas où il faut mettre de l’huile dans les rouages et où la discrétion / le secret permet de faire des choses qui seraient difficiles ou impossible de faire en toute transparence.

Une fois qu’on en est là, notre agent est « prêt » / « chaud » pour recevoir la dernière partie de l’enseignement. La société secrète, le navire, cette civilisation, ce continent, cette « vraie » culture doit ETRE DEFENDUE contre ceux qui œuvrent à sa destruction : « les égoïstes », « les dominateurs », « les loups » etc… L’agent n’est pas seulement un agent chargé de faire le BIEN. C’est également un DEFENSEUR c’est-à-dire un SOLDAT. Le champ de bataille n’est pas un champ de bataille sur lequel tombe une pluie d’obus réel mais un champ de bataille imaginaire : les situations de la vie courante où il faut défaire, déconstruire ou détruire les comportements nuisibles des « égoïstes » qui ignorent l’existence de la société secrète ou de ceux qui en connaissent l’existence et tentent de la détruire. Notre agent est alors « à point », prêt à être cueilli : « pour défendre notre société secrète, il te faudra parfois faire le mal c’est-à-dire faire du mal, faire souffrir et faire souffrir en toute connaissance de cause c’est-à-dire être cruel avec d’autres êtres humains. Il te faudra accepter de persécuter d’autres êtres humains afin de protéger nos valeurs qui sont les vraies valeurs ».

Et la boucle est bouclée.

Vous repérez alors la soustraction dont j’ai parlé et les différentes questions abordées plus haut : « tu fais beaucoup de bien par les missions secrètes qu’on te confie ; il te faut accepter de faire aussi un petit peu de mal pour défendre notre cité secrète. Mais ne t’inquiète pas, au final, la balance est positive et tu es dans le bon navire ».

Je répète que je ne dis pas que les choses sont ainsi. Je dis qu’il est possible qu’elles soient ainsi.

Peut-être que vous ne voyez pas où est le problème ? Le problème c’est que les persécutés sont des victimes innocentes qui seront manipulées, maltraités, frappées, internées, torturés psychiquement. Certaines se suicideront. Je parle ici de ce que je connais, de ce que j’ai vu. Bien sûr rien ne me permet d’écarter ce que je n’ai pas vu de mes yeux : assassinat, torture physique, nombreux suicides. Derrière ce « nombreux » placé en italique, je vais « m’amuser » à poser la fameuse question des chiffres : à partir de combien de suicide de personnes persécutées faut-il se poser la question de savoir si on est dans le « bon » navire ? 1, 10, 100, 1000, 10 000, 100 000, 1 000 000, 10 000 000, 100 000 000 ? Car ma foi, on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs n’est-ce pas ? Vous voyez encore une fois que je ne suis pas en train de vous demander s’il faut travailler 35H ou 39H par semaine. Je vous demande combien de suicides sont tolérables pour défendre les valeurs d’une société donnée. Toujours pour bien illustrer le fait qu’on dissimule la vérité des problèmes réels soulevés par ce que représente le pouvoir, avec des questions « bisounours » factices.

Je hais ce type de questions et les statistiques à caractère politique en général. Je ne la propose ici que dans un but pédagogique. La question des « chiffres » est une question qui ne m’intéresse pas et je ne crois pas qu’il y ait le moindre intérêt à en débattre, bien évidemment. Car comme chacun le comprend, 1 suicide c’est 1 suicide de trop.

J’ai décrit deux continents séparés par un océan : celui de l’individualisme / égoïsme poussé à l’extrême : je m’amuse à décortiquer le mot capitalisme en anglais « capital is me » : « ce qui est capital c’est moi ! » et donc ici à l’extrême-droite de l’échiquier politique. C’est aussi ici que vous trouverez « les purs » c’est-à-dire ceux qui ne conçoivent pas la possibilité de manipuler / mentir / faire du mal à quelqu’un. Pour que vous compreniez bien ce mot pur par ses deux facettes, je vous proposerai également le mot « aryen ». Si la seconde guerre mondiale a réellement existé, pensez-vous vraiment que 100 millions de personne se sont entretués parce qu’un petit caporal (hitler) n’aimait que les blonds aux yeux bleus ? Ou pensez-vous qu’on se fout de votre gueule ? Il ne me semble pas impossible que beaucoup de gens se soient entretués, s’entretuent et s’entretueront encore sur la question de savoir si on peut bâtir une société qu’avec des « purs » c’est-à-dire ceux qui ne peuvent pas faire le mal car ils en sont incapables ou s’il faut nécessairement l’huile des agents impurs qui font le sale boulot si le pouvoir l’estime nécessaire. Passons maintenant à l’autre continent : le surhomme / communisme (j’utilise ce dernier mot « à ma sauce personnelle » c’est-à-dire en y mettant ce que j’y veux et non en référence à ce qu’il désigne officiellement). Ici les biens matériels sont potentiellement délocalisés entre tous mais cela est un détail par rapport au fait que les psychismes sont délocalisés entre tous : tous les hommes sont des agents identiques dans leur manière de se comporter / des soldats parfaitement interchangeables qui forment un corps politique assumant le pouvoir ainsi que la violence.

Il y a ces deux extrêmes / ces deux continents qui représentent deux directions opposées où peut aller l’humanité : des individus le plus indépendants qu’il est possible quitte à sombrer dans l’égoïsme le plus abjecte OU des individus fusionnés en surhomme capable du pire sans se poser de question. Extrême droite – extrême gauche. Et il y a ensuite le gradient : suivant la volonté du peuple (dans l’hypothèse où le mot démocratie signifie réellement quelque chose), on déplace le curseur un peu plus d’un côté ou un plus de l’autre ce qui fait que chaque « citoyen » est à la fois une personne qui pense à elle, sa vie, son intérêt (« l’égoïste ») et un agent qui obéit, se soumet, fusionne avec tous les autres pour former un surhomme représentant le pouvoir. Suivant les pays et les volontés, le curseur est déplacé un peu plus d’un côté ou un peu plus de l’autre ce qui fait que les gens seront un peu plus « égoïstes » et un peu moins « agents » ici et un peu moins « égoïstes » et un peu plus « agents » là-bas. Voilà une hypothèse sur la manière réelle dont fonctionne la politique. Y a-t-il une alternative ? Je n’en sais rien. Tout ce que je sais c’est que je suis (ou plus modestement) que je me perçois comme un « pur » (je m’amuse à me traiter moi-même d’aryen !) et qu’il m’est psychiquement impossible de faire le mal que sont contraint de faire les agents. Il m’est également impossible de me taire sur la réalité et la vérité. Dans une perspective uniquement scientifique/biologique, je pense que cette impossibilité doit se situer à une échelle génétique et/ou neurologique (mon câblage neuro-synaptique acquis) car il m’est absolument impossible de me mettre à la place des agents qui me font ce qu’ils me font. Je ne comprends pas comment ils sont capables de commettre de telle monstruosité. Un milliardième de ce qu’ils me font, je n’en suis pas capable. Or la base d’un fonctionnement harmonieux en société est la capacité de se mettre à la place de l’autre. Or je ne peux pas me mettre à leur place parce que je n’en suis physiquement et psychiquement pas capable et je n’ai pas le sentiment qu’ils sont capables de se mettre à la mienne.

Il ressort qu’il n’existe aucun chemin de réunion possible entre ce qu’ils sont et ce que je suis. En effet, je n’entrevoie aucune alternative crédible pour devenir autre chose que ce que je suis génétiquement et/ou neuro-synaptiquement. Et je pense qu’ils n’entrevoient aucune alternative crédible pour devenir autre chose que ce qu’ils sont politiquement. Et effectivement, je n’entrevoie pas non plus d’alternatives pour eux : ils sont coincés dans leur histoire de curseur entre l’individu et le surhomme. Je n’ai aucune piste sérieuse à leur proposer pour les sortir du bourbier dans lequel ils sont enfoncés, aucun système alternatif. J’ai un seul mot à leur proposer pour les aider et je ne suis sûr de rien car je parle de quelque chose que je ne connais pas suffisamment. Ce mot c’est le mot spiritualité.

Il est temps de conclure ce chapitre avec un certain nombre de considérations. Ces considérations sont personnelles et relatives à ma situation (je ne participe pas à un surhomme). Sont-elles transposables pour vous, cher lecteur ? c’est à vous de voir.

C’est la fin de ce très long chapitre mais je pense que les éclaircissements apportés étaient nécessaires.

Mon CV de bad boys

[Je rappelle que tous ces textes sont tronqués c’est pourquoi le lecteur ressent à juste titre qu’il manque un début]

Quelques années plus tard et dans un registre un peu différent, j’ai eu un colocataire qui a débarqué avec une URL du « dark/deep web » : le web profond / underground / sombre. Donc une URL non référencée par google avec du contenu sensible. Il s’agissait de nombreuses images de guerre choquantes, vraiment « trash ». Des têtes coupées par les pales d’un hélicoptère, du sang, des entrailles qui pendent ici ou là. Bref, j’ai dû passer encore quelques heures ou quelques soirs à faire défiler des centaines d’images horribles par simple curiosité.

Je m’adresse maintenant aux personnes non-informées. Posez-vous les questions suivantes :

C’est avec ce type de question que vous comprendrez peut-être petit à petit que tout est faux, que les apparences sont trompeuses à un point inimaginable, que tout est finement contrôlé alors qu’on laisse entendre que le web n’est que le fruit du hasard et de la liberté. Mais là encore, je sens que vous ne me croirez pas alors je vais encore donner un exemple « gore ».

Admettons que vous ayez une connaissance que vous n’aimiez pas et qui est morte. Vous décidez de la prendre en photo sous tous les angles dans son cercueil. Puis vous créez un site web « [nom]-[prenom] du mort.fr » et vous publiez toutes les photos sur internet. Toute personne (éventuellement la famille) qui google le nom et prénom du mort tombe sur votre site web et les 40 photos du mort dans son cercueil. Pensez-vous qu’on va vous laisser faire un tel site ? Pensez-vous qu’une loi l’interdit ? Peut-être que oui, je n’en sais rien. Néanmoins pensez-vous qu’il existe une loi pour contrer chaque idée de cinglé dans ce pays ? Quand il n’y a pas de loi, pensez-vous qu’il serait pratique de pouvoir disposer de moyen discret pour gommer tout ce qui dérange, fait grincer les dents, met en péril l’ordre social etc… C’est avec ce type de question que vous avancerez dans votre quête de la vérité. Et je répète que je ne connais pas la vérité.

Le coup de massue

Revenons sur la notion de politique. En général, je ne la définis que par la notion de tyrannie. Aujourd’hui, je vais varier le répertoire et faire encore appel au « cloud ». Comme je l’ai dit largement, la politique-tyrannie oriente le regard des personnes non-informées sur des choses secondaires et abstraites (les 35H, le taux de chômage…). Mais il faut déjà comprendre que la politique c’est déjà les fondamentaux : faire que tout le monde mange, que tout le monde se chauffe, que les gens n’aient pas peur qu’on vienne les zigouiller pendant la nuit (bref la sécurité). Ce sont les fondamentaux qui me sautent aux yeux en écrivant ces mots mais il est possible que j’en oublie d’autres tout aussi important. Ma liste ne se veut donc pas exhaustive. Rapidement après vient le fait que les personnes qui composent la société vont être en mesure de se « susciter » les unes les autres. Derrière ce verbe barbare de « susciter » se cache une métaphore que j’aime bien : celle des piquets de tente. Les gens sont comme des piquets de tente (pas les sardines, mais les piquets/arceaux) : ce n’est que tendu les uns avec les autres qu’ils tiennent en hauteur. Si on détend les liens qui les unit, les piquets s’effondrent et la tente s’écroule. Ces liens sont très importants car c’est ce qui va permettre aux gens (si on exclut les rares cas de solitaire invétéré ou d’Hermite) de trouver l’énergie pour voir le verre plein, se maintenir en joie et avoir la force pour se maintenir debout mais également maintenir nos proches (enfants, personnes âgées, conjoints, amis, voisins etc…). Bref, c’est parce qu’on est « suscité » / « tendu » par les autres (ils nous donnent suffisamment de chaleur humaine pour ne pas sombrer dans le désespoir) qu’on est capable de « susciter » / « tendre » les autres à notre tour. La politique connait cela par cœur et c’est à ce niveau-là qu’elle agit le plus souvent. Par exemple, si on a « un problème » avec un individu, la politique-tyrannie va détendre un peu la toile de tente pour qu’il se retrouve tout seul et qu’il réfléchisse. A l’inverse, si une personne se retrouve insuffisamment suscitée pour des raisons diverses, la politique peut agir pour contrer cet état de fait et regénérer une tension sur les différents liens pour retendre le piquet qui menaçait de s’effondrer.

Ces histoires de piquets plus ou moins tendus sont beaucoup plus importantes que l’argent. Il s’agit du ciment invisible de nos sociétés. Si nous ne sommes plus en lien avec personne, les choses perdent rapidement du sens, on s’effondre et alors soit on meurt soit il faut que d’autres reviennent vers nous pour nous porter. Un autre problème c’est que si on n’a toujours été globalement tendu par autrui (nos proches etc…), on a du mal à se représenter les difficultés / le cauchemar de celui qui n’est plus tendu par les autres. Dit autrement, nous sommes tous des abrutis et nous ne comprenons que le type de difficulté que nous avons déjà vécu. Parfois même, on les a déjà vécus mais on a oublié à quel point c’était dur. J’ai discuté récemment avec un vieux monsieur isolé qui s’était cassé le bras : un simple bras cassé va rendre un très grand nombre de tâches de la vie quotidienne très difficiles voire impossibles sans l’aide d’autrui (se vêtir et se dévêtir par exemple et tous les actes qu’on réalise nécessairement avec ses deux bras) et là, il y a plusieurs cas de figure « politique » : soit vous êtes tout seul avec votre problème et sans solution. Soit des gens vont avoir la faculté de se mettre à votre place et ils vont agir d’eux-mêmes pour rendre votre situation plus acceptable et facile. Soit un état-nation va « ordonner » à quelqu’un de s’occuper de cette tâche contre rémunération. Mais il y aussi tout un tas de situation où l’argent n’est pas utilisable pour régler les difficultés. Si une personne se retrouve isolée et souffre de ne plus avoir d’amis, de gens qui l’aiment et l’entourent, l’argent sera impuissant car on n’achète pas l’amitié. Je suspecte que le surhomme utilise ses canaux secrets pour suggérer aux agents de « retendre le piquet isolé ». Je ne sais pas si le surhomme « suggère » ou « ordonne ». Il y a cette phrase dans le film/série mission impossible « votre mission, si vous l’acceptez » qui laisserait entendre que les missions sont proposées sans obligation. A l’inverse, dans un surhomme/ société secrète, je suspecte que beaucoup de chose relève de l’ordre : le fait de se taire par exemple. Ainsi une de mes hypothèses c’est que la société sécrète propose à ses agents, un mode « copilote » c’est-à-dire fournit des informations secrètes à chaque agent pour qu’il prenne éventuellement conscience de chose dont il n’aurait pas conscience (ou qu’il ne voudrait pas trop voir): « as-tu pensé à ton père/ton oncle isolé qui a le bras cassé, qui ne peut plus se dévêtir et qui souffre de solitude ?». Le travers évident à ce type de fonctionnement c’est que quand on a un problème, ce n’est pas forcément spontanément qu’on recueille l’aide dont on a besoin : il a fallu qu’un message soit envoyé (ou un coup de pied au cul, je ne sais pas trop) ce qui rend en partie factice les interactions entre personnes.

Ainsi je vais à nouveau proposer un rectangle avec en bas un curseur qu’on peut déplacer : complétement à droite, c’est le « hasard », « le choix et la liberté individuelle sans information, sans canaux secrets » qui régit l’ensemble des comportements des individus de la société (c’est comme cela que les choses nous sont présentées officiellement). Complétement à gauche de notre rectangle, l’ensemble des actions des individus est régi par une société secrète : il n’y a plus de hasard mais seulement des paramètres finement contrôlés : vos amitiés, vos amours, l’aide que vous recevez ou que vous donnez relève intégralement de la société secrète et donc sont en partie factice. Les calories (la chaleur humaine) que vous recevez (la véritable monnaie) sont strictement encadrées.

A l’extrême droite du rectangle, la vraie liberté, le vrai hasard mais sans filet de secours. Si votre enfant n’est plus « suscité » par autrui et qu’il souffre d’un isolement terrible parce que les autres sont des abrutis incapables de se rendre compte du problème, il devra se démerder seul et ne compter que sur lui.

Alors dans quelle société vivons-nous aujourd’hui ? Et quelle société voulez-vous ? La « rand society » (société du hasard et de la liberté mais aussi de la merde dans les yeux) ou la « parametrized society » (société paramétrisée « robotisante ») ? Et si vous voulez un « juste équilibre » entre les deux, où voulez-vous le curseur ? Telles sont quelques-unes de mes hypothèses de travail pour essayer de comprendre dans quel merdier on vit aujourd’hui.

L’idéal me semble être une « rand/liberty society » ne fonctionnant et ne basant sa sécurité que sur la lumière et éduquant ses enfants avec pour but principal qu’ils n’aient justement pas de merde dans les yeux (égoïsme qui empêche de « se mettre à la place de ») mais je ne sais pas comment on fabrique ce genre de société utopique.

Toujours est-il que je constate tristement que beaucoup de gens risquent de passer une partie non négligeable de leur vie (des décennies) seuls et isolés ou avec trop peu de chaleur humaine. Des existences dures, très dures, voire inconcevables tant qu’on ne les a pas vécus. Et il n’est pas nécessaire d’avoir commis l’irréparable pour se retrouver dans ces situations. La probabilité qu’un enfant qui nait aujourd’hui en France ait à expérimenter un ou plusieurs décennies de sa vie dans des circonstances de solitude colossales me semble loin d’être négligeable. Pourtant à leur naissance et pendant leur enfance, leurs parents ont en général souhaité qu’il arrive le meilleur à leur « petit ». Mais le temps passe, quelque chose finit par déraper et le petit enfant adorable et innocent finit par devenir un intouchable dont la compagnie n’est plus jugée suffisamment plaisante ou intéressante pour les autres qui s’écartent alors. Les mécanismes correctifs mises en place par la partie « état » ou par la partie « nation » (suivant qu’on peut se permettre de faire les choses en toute lumière ou pas) ne sont que des patchs qui règlent parfois les problèmes plus ou moins en profondeur. Ces patchs recourent souvent à mon avis à la technique de la carotte (manipulation) ou à celle du bâton (violence). Or cela dégrade l’être humain d’une part et se transmet par mimétisme d’autre part. Mais peut-être que je me trompe.

Ma première et dernière « James Bonderie »

Quelques années plus tard, j’ai été recruté comme stagiaire de master 2 dans un laboratoire de microbiologie fondamentale. Les thématiques de recherche étaient essentiellement « bactérie, parasite, virus, prion » et nous disposions d’un P3 : une zone spéciale où le niveau de sécurité biologique exigé est très élevé car les souches utilisées sont dangereuses. Ce n’est pas le niveau de sécurité maximum : ce dernier s’appelant P4 et ne concerne que quelques laboratoires dans le monde. Ceux qui travaillent sur des pathologies comme « ebola ».

Par chance, mon sujet de recherche était très fondamental et ne nécessitait pas que je travaille avec des bactéries pathogènes : je manipulais essentiellement des bactéries escherichia coli non pathogènes. Pourquoi le « par chance » ? Parce qu’il n’y a pas tout l’équipement lourd à revêtir et toutes les règles de sécurité à respecter. En P3, le travail est fastidieux et extrêmement lent. Or je n’étais pas à l’époque un modèle de patience ni de propreté microbiologique : je ne mettais jamais de blouse et je me foutais que des bactéries trainent sur mes vêtements, mes mains, passent dans ma bouche etc… car il n’y avait essentiellement aucun danger. Je crains que mon « mauvais exemple » ait irradié sur pas mal de monde… 😊 Et mon chef était lui-même comme cela : pas du genre à perdre du temps à enfiler une blouse. Heureusement que nous avions une technicienne sécurité qui mettait quelques limites…

A cette époque, je n’avais pas de chapelle politique claire : je regardais tous les jours une émission sur France 5 nommé « C dans l’air ». Autant dire que le pouvoir en place déversait sa propagande directement et chaque jour dans mon gosier. Et j’avais le droit régulièrement à un sujet sur l’Iran, l’Irak, la Corée du nord etc…

Le jour de mon arrivé au laboratoire, mon chef venait de terminer un RDV avec un gars de la DCRI (la surveillance du territoire renommée maintenant DGSI). Et il avait scotché la carte de visite du gars sur l’écran de son ordinateur, bien en vue pour tout le monde…

A mon arrivé, Il n’y avait pas de place dans les bureaux de mon équipe. On m’a donc installé dans les bureaux de l’équipe adjacente, qui elle, menait un certain nombre d’expériences avec des souches pathogènes dans le P3. Nous étions 5 ou 6 dans une petite pièce et il y avait deux bureaux accolés pour les chefs. J’ai donc fait connaissance avec les différents membres de cette équipe qui n’était pas ma propre équipe. Et rapidement, une bizarrerie m’a sauté aux yeux : il y avait un médecin d’une dizaine ou quinzaine d’année de plus que moi qui finissait sa thèse. C’est-à-dire qu’il allait cumuler un doctorat en médecine et un doctorat en microbiologie. Quelle était sa nationalité ? Vous prenez la Corée du nord, vous descendez d’un cran en termes de diabolisation et vous y êtes. Sur quelle souche il travaillait ? Vous prenez Ebola, vous descendez d’un cran en termes de dangerosité et vous y êtes. Quelle technique de base il utilisait ? la pire technique dont j’ai connaissance pour la fabrication d’arme biologique. Je tais volontairement les détails pour protéger son identité.

Vous vous doutez qu’avec un « tel profil », le passage de la DCRI/DGSI juste à mon arrivé et la soupe audiovisuelle frelatée que je bouffais quotidiennement, il ne me fallut pas longtemps pour considérer qu’il y avait comme une couille dans le pâté. Et personne dans mon laboratoire ne semblait « tilter » sur le problème… ce qui était problématique…

Je me suis donc mis en tête de filer un petit coup de main discrètement à la DCRI/DGSI. J’ai téléchargé un spyware sur internet (qui n’est pas autre chose qu’un pot de miel pour attirer les abrutis comme moi) que j’ai installé sur un ordinateur commun qu’utilisait régulièrement celui que je soupçonnais d’être un espion. Il s’agissait d’un spyware de merde qui ne remplissait que très partiellement sa mission : je pouvais récupérer globalement les pages web sur lesquelles avait surfées « mon espion ». Le week-end, J’allais donc récupérer de temps en temps (j’y suis peut-être allé 2 ou 3 fois en tout) la liste des URL et j’ai regardé un petit peu le type de presse que lisait « mon espion ». C’était dans sa langue natale donc je traduisais avec google traduction. Je n’ai rien noté de bien extraordinaire. Voici maintenant ma plus grande « James Bonderie » : j’ai pénétré le week-end dans le bureau de mon chef (c’était vraiment difficile et dangereux car la porte était ouverte ! 😊) pour récupérer le numéro de téléphone du gars de la DCRI « au cas où ». Et puis ce petit jeu ayant cessé de m’amuser (je n’avais pas que cela à foutre) et connaissant mon collègue de plus en plus (c’était vraiment un mec sympa), j’ai rapidement arrêté. Le tout a peut-être duré un mois ou deux.

Au fur et à mesure de l’écriture de « ces confessions », je me rends compte que les jugements finaux que je porte sur tel ou tel acte que j’ai commis, ont un travers : ils peuvent être perçu ou utiliser comme « consigne » pour juger les autres ou légitimer/blâmer tel ou tel acte. Je précise donc ici ostensiblement que tel n’est absolument pas ma volonté. Je ne juge que mes actes et non pas ceux des autres. Par exemple, ici je ne peux pas faire connaitre mon jugement personnel sans risque. Si je me juge en RAS, cela pourrait être perçu comme une consigne de type « espionner et violer l’intimité des autres, ce n’est pas grave ». Donc mon jugement restera personnel. Et chacun me jugera selon sa volonté.

Je vais continuer à fournir des éléments d’information concernant cette situation mais il ne s’agira plus ici de dire du mal de moi mais d’informer autant qu’il est possible des personnes non informées.

Quelques années plus tard (cela faisait plus de 5 ans que je travaillais dans ce laboratoire), j’ai demandé à un pote de me faire visiter le P3. C’était un pote avec qui je courrais 3 ou 4 fois par semaine et avec qui je faisais la fête très régulièrement aussi. Il était chercheur post-doctorat et bénéficiait d’un financement de l’armée. Comme je l’ai dit, les P3 sont rares et j’avais la chance d’en avoir un dans mon laboratoire. Passer 5 ans dans un laboratoire sans avoir la curiosité d’aller voir à quoi cela ressemblait, cela n’aurait eu aucun sens. Il m’a donc emmené dans le P3 : on a mis 30 minutes pour mettre l’équipement réglementaire et on est resté 5 minutes à l’intérieur parce que dans les faits, il n’y a pas grand-chose à voir : des hottes à flux laminaires, des congélateurs à -80°C. Bref, rien que je ne connaissais pas déjà. Un détail m’a néanmoins interpellé : les clés d’accès au P3 étaient simplement cachées au-dessus de la porte d’entrée. Je rappelle qu’il y avait des bactéries pathogènes, du prion et tout un tas de merde dans les congélateurs à -80°C. Bref, ce qui séparait « le pékin moyen » de l’accès aux souches pathogènes c’est un badge électronique et la connaissance de la cachette des clés. Ainsi donc, il est probable que rien ne me bloquait réellement l’accès aux congélateurs -80°C « sensibles ». Si j’explique tout cela ce n’est pas pour « alerter » sur une faille concernant la sureté des installations sensibles, loin de là. J’y reviendrai.

Chacun comprendra que je suis rentré dans ce P3 par une saine curiosité. Mais il est fort possible que cette entrée soit illégale (je n’en sais rien et je m’en fous). Et vous voyez encore une fois que l’histoire peut être écrite selon la volonté du pouvoir en place. Et il serait particulièrement facile d’écrire une ligne anodine dans un rapport du type « il s’est introduit secrètement et illégalement dans un P3 pour des motifs inconnus en jouant sur l’amitié construite avec un collaborateur ». Vous comprenez donc que celui qui veut rajouter des lignes dans mon CV de « bad boys » peut le faire très facilement, sans même avoir à mentir, simplement en restant factuel. Cette anecdote n’est pas très importante mais je voulais encore montrer que dans tout ce qui concerne les sociétés secrètes / service secret, le diable est dans les détails. Une situation « blanche/anodine/insignifiante » peut devenir « noire » en une fraction seconde selon la volonté ou l’interprétation d’un tel ou d’un tel. L’inverse est vrai également évidemment.

Revenons à l’époque de « mes james bonderies ». Comme je l’ai dit, je n’ai pas persévéré longtemps dans « mon espionnage ». J’ai dû rester 1 ou 2 ans encore dans le même bureau que mon collègue espionné. Nous n’avons jamais été particulièrement proches, principalement en raison de notre différence d’âge car il était déjà médecin, marié, avait des enfants etc… Et nous avons très peu discuté ensemble ce qui fait que nous ne nous sommes jamais vraiment connus. Pourtant, j’avais une estime et un respect sincère envers lui pour une raison simple : il ne me prenait pas de haut. Et si mon spyware ne m’a permis de récolter quoi que ce soit d’intéressant, mon « analyse » positive de cet homme, elle, est restée. Pourquoi mentionner tout cela ? Et bien vous allez le voir.

10 ans plus tard alors que je travaillais dans un autre laboratoire dans une autre ville (à Paris), je découvrais et tentais de dévoiler de mensonges massifs à la population :

Bien-sûr, ce que je découvrais n’était essentiellement qu’une goutte d’eau dans l’océan mais je ne le savais pas encore. D’autre part, j’ignorais que la population que je cherchais à informer savait déjà tout. Et bien pire, elle me maintenait, elle, dans l’obscurité depuis toujours. Le surhomme (la société secrète) est sorti de l’ombre et les persécutions ont commencées. Je vivais alors une situation de terreur complète et je me suis rendu de mon propre chef à Saint Anne (hôpital psychiatrique) pour y être hospitalisé. Je pensais que si je ne me faisais pas interner de mon propre chef, ils me butteraient. Rapidement, j’ai été en hôpital de jour c’est-à-dire que je rentrais chez moi le soir. Le 6 décembre 2015, on m’organisait un ersatz de simulacre d’exécution particulièrement sordide. Quelques jours plus tard, c’était mon anniversaire et je recevais un texto de « bon anniversaire » de l’homme que j’avais espionné 10 ans plus tôt. Cela faisait des années (peut-être 7 ans) que nous n’étions plus en contact et il n’a pas été très difficile de décrypter le message : « Ce qu’on te fait (t’espionner et violer ton intimité tous les jours), tu l’as fait à un autre toi aussi ». Néanmoins, je ne pense pas que lui savait la situation mentale catastrophique dans laquelle je me trouvais à ce moment. A mon avis, il a reçu l’ordre de m’envoyer un texto de « bon anniversaire » et c’est tout. Il ne savait pas quel était le but de ce texto : continuer de me rouer de coup alors que j’étais un homme à terre. J’ai répondu à son texto comme si de rien n’était et il a continué à m’en envoyer chaque année à la date de mon anniversaire. J’ai toujours répondu. Il y a un an ou deux, je lui ai dit ce qui s’était passé il y a 15 ans de cela : à savoir que je l’avais vaguement espionné quelques mois à mon arrivé en master 2. Comme je m’y attendais, il m’a répondu quelque chose de gentil car cela n’avait pas d’importance. Si je lui ai écrit la vérité, c’est pour casser la situation d’hypocrisie me concernant. Etant un « pur », un « aryen » 😊, j’ai un rang à tenir ! 😊. Ainsi, je peux maintenant lui écrire chaque année de bon cœur sans qu’il demeure le moindre non-dit en ce qui me concerne. Cela c’était le but réel, la vraie raison : j’aime bien cet homme et je ne voulais pas que cette anecdote stupide de l’espionnage reste dans l’obscurité entre lui et moi. Bien-sûr et sans que ce soit le but réel de mon message, il y a un autre message que capte le surhomme : « il n’y a rien que j’ai fait dans cette vie que je ne puisse confesser. Alors que toi, l’essentiel de tout ce que tu fais est inavouable. Moi, j’ai espionné cet homme et je sais très bien qu’il s’en fout royalement alors que toi, par ce simple texto et tout le reste, tu m’as roué de coup quand j’étais à terre et tu ne pourras jamais l’avouer en clair. ». Comme je l’explique ce n’est pas un message que j’envoie à un homme, à une personne ni un message que j’envoie volontairement, mais c’est forcément capté comme tel par le surhomme. Les choses sont ainsi : une société est secrète parce qu’elle fait des choses qui sont essentiellement inavouables. Et ces choses sont inavouables car elles sont bien souvent indiscernables du mal à l’état pur.

Il est temps maintenant de revenir sur ces histoires d’armes biologiques. Ce paragraphe est toujours destiné aux personnes non-informées maintenues dans l’obscurité. Pendant toutes mes années de recherche dans mon laboratoire de microbiologie, j’ai eu de la merde dans les yeux. Tous ou la majorité des personnes travaillant dans ce laboratoire était des agents. Donc quand j’espionnais le médecin, j’espionnais bien un agent ! 😊 Mais il était dans le camp de tous les autres bien sûr. Et je considère très plausible qu’il n’y ait qu’un seul camp à savoir un surhomme/un pouvoir mondial qui se dissimule plus ou moins. Car officiellement, il y a bien l’ONU « United Nation » mais on nous laisse toujours entendre qu’elle est faible. Tout est contenu dans ces deux mots « United » et « Nation ». Une nation : c’est une union sécrète entre tous les individus qui la compose. Cela permet de former un surhomme qui représente un « pouvoir fort ». Le « United Nation» signifie lui l’union plus ou moins secrète de ces nations. Ainsi on ne cache pas qu’il existe un pouvoir mondial (une manière classique de cacher quelque chose est de ne pas le cacher, on va le revoir bientôt) mais on cache ce qu’est réellement le pouvoir et la force réelle de ce pouvoir.

Le médecin était à l’époque de sa thèse, une petite main : c’est lui qui faisait les expériences à la paillasse mais l’autorisation de mener de telles recherches venait de beaucoup plus « haut ». Par « haut », je ne parle pas forcément d’une personne ou d’un ministre mais du pouvoir en place, du surhomme. Le plus étonnant c’est qu’il présentait publiquement le résultat de ses recherches en séminaire. Je pense même (sans avoir vérifier) que ses résultats ont été publié dans la littérature et sont donc accessible à tous ! De quoi parle-t-on ? De l’identification de mutations dans l’ADN qui augmentent la pathogénicité d’une souche donnée. Autrement dit, ce sont vraiment des recherches dangereuses qui peuvent servir à la création d’armes biologiques. Qu’il ne soit pas dit que je ne l’ai pas écrit. Mais ce sont aussi des recherches qui peuvent servir les intérêts de la médecine. C’est pourquoi les choses sont si compliquées. Le plus incroyable c’est que ce type de recherche soit présenté en séminaire et publié c’est-à-dire accessible à tous (gratuitement ou en payant suivant le journal). C’est-à-dire que les résultats sont a priori non pas maintenus dans l’obscurité mais diffusé à la lumière. Je ne sais pas si publier ces résultats à la lumière est une bonne chose par contre il y a une chose que je sais c’est que les maintenir dans l’obscurité en est une très mauvaise. Je vais donner un exemple pour que le lecteur non-informé comprenne mieux.

Imaginez un homme qui place une pomme sur la tête de son neveu (les générations futures) dans un laboratoire de recherche. Puis il teste la précision d’un fusil d’assaut en tirant sur la pomme. Ensuite, il décrit ses résultats à ses collègues (en séminaire) et dans des publications accessibles à tous. « Avec ce fusil d’assaut, en moyenne la balle pénètre au centre de la pomme avec une précision de plus ou moins 1 cm ». Et comme cela se passe dans les séminaires scientifiques, il y a des questions critiques : « mais comment avez-vous fait les statistiques et quelle sont les barres d’erreur ? S’agit-il de 1cm ou de 1.5 cm en moyenne ? ». Tout le monde s’autorise à discuter des détails mais personne n’interroge jamais l’expérience en question : « mais votre expérience est complétement folle, vous auriez pu tuer votre neveu ! ». Et pourquoi personne ne pose la seule question à poser ? Et là, il n’y a que 2 réponses possibles. Soit vous pensez que tous les scientifiques sont des cons. Soit vous comprenez que tous les scientifiques sont des agents qui traitent éventuellement de ces questions, mais dans l’obscurité c’est-à-dire secrètement. Qui prend réellement la décision d’autoriser telle ou telle recherche ? Je n’en ai aucune idée et cela dépend de la manière dont est structuré le pouvoir. Les agents savent probablement, eux, comment est structuré le pouvoir mais moi, non. Il est très peu probable que ce soit eux (les scientifiques) qui décident de mener telle ou telle recherche. Ils n’ont pas le droit non plus d’en discuter l’éthique ou la morale en pleine lumière. Il s’agit ici de la chasse gardée de la politique et celui qui s’amuse en mettre en lumière ce que le pouvoir lui demande de maintenir dans l’ombre subit probablement des représailles d’amplitude variable selon le cas, j’imagine.

Quand je dis que les résultats de mon médecin étaient publiés, il me faut néanmoins nuancer ce propos. Car comme je l’ai dit, le diable est dans les détails. Et il est tout à fait possible de raconter n’importe quoi dans une publication « peer-reviewed » dans un but d’intoxication. « Telle mutation accroit la pathogénicité d’un facteur 2 » alors que ce n’est pas le cas. Plus subtile, « telle mutation accroit la pathogénicité de 15% » et c’est vrai mais c’est faible et peut-être que le scientifique (à la demande du pouvoir en place) garde sous le coude l’information d’une autre mutation qui elle, permet d’augmenter la pathogénicité d’un facteur 10.

Rien ne me permet d’étayer mes dires et il ne s’agit que de pures spéculations de ma part. Je vais donc résumer en quelques phrases ce que j’ai pu comprendre des années plus tard de ce qui se passaient réellement dans mon laboratoire concernant la thématique « arme biologique » : des recherches dangereuses y sont menées. Elles peuvent avoir des applications aussi bien militaires que médicales. Ces recherches n’étaient pas dissimulées et faisaient l’objet de publication mais le fait que tous soient des agents empêchaient l’émergence de questions « problématiques » en toute lumière lors des séminaires. Les informations publiées dans la littérature scientifique pourraient être exactes ou à l’inverse pourraient représentées des pots de miel, de l’intoxication ou servir d’arbre qui cachent la forêt. Rien dans ce que j’ai pu voir dans mon laboratoire suggérait une militarisation des souches. J’entends par là des aspects plus techniques, moins scientifiques visant à transformer une souche pathogène en arme utilisable et efficace (une ogive par exemple). Ce n’est pas parce que je n’ai rien vu de tel que cela n’existe pas dans des laboratoires « plus militaires » en France ou dans n’importe quel autre pays.

Il me serait facile d’écrire tout cela dans le seul but de générer du trouble. Et j’essaie de ne pas le faire et de délivrer un message honnête à ceux qui sont maintenus dans l’obscurité sans noircir le tableau ni le blanchir. Le problème ne réside pas dans la thématique « microbiologie et armes biologiques ». Il est facile de faire « sensation » avec un tel sujet mais cela n’a aucun sens. Le problème est plus global et concerne à la fois la question de la science et de sa dangerosité et celle du surhomme (le pouvoir en place).

Toute recherche scientifique y compris sur les sujets les plus anodins va générer des informations qui seront classées comme nuisibles (et donc souvent maintenues dans l’obscurité et parfois utilisées secrètement) soit utiles (et dans ces cas-là, elles sont mises à la lumière). Je ne parle pas que des mathématiques, de la physique et de la biologie : je parle de toute recherche quelle qu’elle soit. Dans les laboratoires comme chez les particuliers. Les techniques de guerre psychologique tuent aussi efficacement qu’une arme biologique. Il ne faut avoir aucun doute là-dessus. Le texto de « bon anniversaire » qui m’a été envoyé n’avait qu’un seul but : me faire mal. Et il y a quelqu’un qui a cherché pour trouver cette idée. Et ce sont des techniques de base probablement connues depuis des millénaires mais qui, un jour, ont été découvertes puis utilisées en routine.

Les humains sont coincés avec déjà une quantité colossale d’information concernant la manière de nuire à d’autres êtres humains. Et ils ne savent pas s’il faut mettre ces informations en lumière pour tous ou au contraire les maintenir dans l’obscurité. Cela c’est le passé et le présent. Mais il y aussi toutes les futures découvertes scientifiques qui apporteront leur lot de nouveauté pour contrôler, manipuler, nuire, blesser, persécuter, torturer, tuer…

Il me semble qu’il existe essentiellement trois alternatives :

Aucune de ces solutions ne me semble satisfaisante. Et j’imagine que beaucoup seraient d’accord avec moi. Elles sont soit totalitaire/dystopique/systémique soit anarchiste dans le mauvais sens du terme.

Deux points avant de terminer ce chapitre. Quand on fait l’objet de persécution sécrète, on reçoit un très grand nombre de messages à double sens qui arrivent par tous les moyens possibles et dont l’objectif est de blesser le plus souvent, de flatter parfois. Etant donné cet état de fait, on devient également un peu paranoïaque dans le sens où on peut parfois interpréter comme un « message » ce qui n’en est pas un. C’est normal et c’est connu puisque dans les faits, il est possible de recevoir des centaines de « vrais » messages par jour. Cela parait dingue et pourtant ce sont des technologies qui existent et qui ne sont pas si difficile à mettre en pratique. Néanmoins, parfois on se trompe. Dans les deux cas que je vais décrire ci-dessous, je ne suis pas du tout sûr que mon interprétation soit correcte et il est possible que je surinterprète.

Je donne ces deux exemples pour rappeler aux personnes non-informées de ne pas se fier aux apparences. De considérer que tout ce qui est coïncidence, bizarrerie, flou etc… dissimule la présence des services secrets.

J’en ai terminé avec ce chapitre. Je suis encore largement sorti du cadre mais j’avais dit que mes confessions ne ressembleraient pas à celles de mon Ami Rousseau. Je ne sais pas de quoi demain sera fait et il est préférable que je dise ce que j’ai à dire pendant que j’en ai la force et sans trop attendre. Et je dis simplement ce que j’aurais aimé qu’on me dise.

L’autorité et le pouvoir

En tant que sapeur-pompier de 1ère classe, je n’avais aucune autorité car quasiment en bas de l’échelle hiérarchique. Pourtant, quand nous partions sur intervention pour un « psy » (c’est le mot « gentil » des pompiers pour qualifier un prétendu cinglé), il m’arrivait d’incarner l’autorité vis-à-vis de ce « psy » que nous devions amener de force à l’hôpital psychiatrique. J’ai ainsi utilisé des sangles de contention avec un homme qui menaçait de se défenestrer. Et j’ai également participé à l’internement d’une femme qui se plaignait des mêmes persécutions que celles dont je suis victime. Elle n’arrêtait pas de crier à mon collègue « tu es en train de parler allemand ? tu es en train de parler allemand ?» [parler allemand est une métaphore pour signifier l’utilisation d’un langage à double entente/équivoque]. A l’époque, je ne savais pas ce que cela signifiait car mon collègue parlait ostensiblement en français. Donc de ma position, elle avait effectivement un problème psychiatrique. Mon rôle se limitait à jouer les gros bras pour bloquer l’accès aux portes-fenêtres et l’empêcher de se défenestrer. Un officier de police judiciaire est venu et nous l’avons amené de force dans un hôpital psychiatrique : le même hôpital où je serais 10 plus tard également interné de force simplement pour avoir tenu essentiellement le même discours qu’elle. J’ai donc fait subir à quelqu’un ce qu’on m’a fait subir 10 ans plus tard. Mais je ne savais pas qu’elle disait la vérité et en tant qu’équipier VSAV (Véhicule de secours et d’assistance aux victimes), je ne disposais d’aucun pouvoir pour empêcher cet internement. Si j’avais su qu’elle était internée pour raison politique, je ne suis pas du tout certain que je serais resté sans réagir. Au minimum, j’aurais démissionné immédiatement mais je pense que les choses seraient allées beaucoup plus loin car la ligne rouge était franchie. Et il est probable que le pouvoir en place n’aurait eu d’autre choix que de me faire interner avec elle. Je pense sans l’affirmer qu’à cet âge, j’étais largement suffisamment orienté pour ne pas tolérer l’intolérable. Mais peut-être que je me trompe et que j’aurais fait comme tout le monde : fermer les yeux.

Dans l’ombre

Un jour est arrivé dans notre laboratoire une jeune thésarde qui cherchait à changer de laboratoire : elle se plaignait de harcèlement moral dans son laboratoire d’origine et en accord avec le directeur des études doctorales, elle cherchait un nouveau laboratoire et donc un nouveau sujet de thèse pour finir son doctorat. Mon chef lui a proposé un sujet en lien avec le mien et il a dû lui suggérer d’aller discuter avec les différents membres de l’équipe pour prendre un peu « le poul » de l’ambiance du laboratoire. Elle est donc venue me voir pour discuter avec moi. Elle m’a dit qu’elle allait visiter plusieurs laboratoires et que son choix n’était pas arrêté, ce qui est tout à fait normal. Concernant le sujet scientifique proposé, je ne pensais pas, au fond de moi, que c’était une bonne idée car je m’y étais moi-même brisé les dents. Néanmoins, je me gardais bien de lui signifier ce point pour deux raisons. La première, c’est qu’un sujet de thèse, cela se change au fil des découvertes et intérêts du thésard. Rien ne l’empêchait donc de bifurquer si elle arrivait à la même conclusion que moi. La deuxième raison c’est qu’il devait lui rester 1 an et ½ et elle ne semblait pas en très bon état psychologique à cause de ce qui c’était passé dans le précèdent laboratoire. Le but semblait donc plus de lui permettre de finir son doctorat dans un climat bienveillant. Je savais que mon chef avait la finesse et la souplesse d’esprit pour atteindre cet objectif et dans les faits, c’est ce qui s’est produit. Ainsi, je lui vantais les mérites de notre laboratoire et de mon chef qui deviendrait son directeur de thèse. Je précise que je brode un peu car je ne me rappelle pas précisément de tous ces détails mais en gros, c’est ce que j’ai dû faire : la convaincre de choisir notre laboratoire car le chef était bienveillant et l’équipe aussi. Et je savais que ce n’était pas comme cela partout. Nous avons dû être convaincant car elle nous a choisi et nous a donc rejoint.

Le sujet, proche du mien, nécessitait que je la mette un peu sur les rails expérimentalement et théoriquement. Je pense l’avoir fait du mieux que je pouvais. Les premiers mois, j’ai proposé un soutien expérimental pour lui transmettre tout ce que je savais, les différents outils (souches, plasmides) puis au fur et à mesure qu’elle devenait autonome, mon assistance consistait plus en une aide sur l’analyse des données et de résultats, les bonnes pistes à suivre, celles qui me semblaient plus casse-gueule etc… je n’étais évidemment pas seul à la mettre sur les rails et je pense qu’elle aussi largement bénéficié du soutien des techniciens et autres étudiants ainsi que de mon chef. Elle était une étudiante fine et cherchant à acquérir rapidement l’autonomie ce qui est une très bonne chose. Elle m’a impressionné dans sa faculté de rebond et son appropriation du sujet. Parallèlement à cette mise sur les rails concernant le travail, nous avons aussi tout fait pour l’intégrer au gros groupe que nous formions pour les repas de midi, les soirées au bar etc… Son intégration se mettait en place progressivement et tout semblait aller pour le mieux.

Mais au bout de quelques temps, je ne sais plus exactement combien, elle s’est peut-être sentie moins à l’aise dans notre groupe : peut-être étions nous trop extraverti et peut-être se sentait elle mieux dans un environnement plus calme, je ne sais pas. N’étant pas physiquement situé dans le bureau de mon équipe, là où elle était, j’avais un train de retard et ne pouvait pas réellement identifier quel était le problème et s’il y en avait un. Je continuais donc pendant des semaines à venir la chercher chaque midi pour qu’elle vienne manger avec nous mais devant son refus régulier, j’ai arrêté pour ne pas être pesant d’une part et respecter son choix d’autre part mais je sentais que les choses dérapaient. Heureusement, elle n’était pas seule et plusieurs autres collègues féminines préfèreraient manger plus au calme.

Néanmoins une distance s’introduisait petit à petit dans les aspects extra-professionnels : elle venait de moins en moins souvent au bar etc… Tout cela n’est pas grave et évidemment rien n’était obligatoire. Cela ne conditionnait en rien nos rapports au travail. Dans les faits, elle venait régulièrement me voir pour me poser des questions et j’appliquais la règle que j’appliquais à tout le monde : si quelqu’un vient me voir à mon bureau avec une question, j’arrête immédiatement ce que je fais, je souris et j’invite celui qui vient me voir à présenter son problème. En aucun cas je ne lui fais sentir d’aucune manière qu’il me dérange. Et dans les faits, la plupart du temps, il ne me dérange pas : au contraire, cela me permet de faire une pause et il est plaisant d’être sollicité pour de l’aide. Il convient donc d’y répondre de la manière la plus sympathique possible. Du début et jusqu’à la fin où je l’ai connue, elle a pu bénéficier avec moi de ce régime que je proposais et appliquais à tous. Je ne dis pas que tout le monde devrait agir comme moi mais il m’était plaisant et agréable d’être comme cela. Jusqu’à maintenant, vous avez dû remarquer que je n’ai pas dit beaucoup mal de moi 😊: ne vous inquiétez pas, cela va arriver, soyez un peu patient !

Un jour un copain-collègue est arrivé en me disant qu’il avait démasqué ce que cette étudiante « passait son temps à faire sur internet ». Il semblait se plaindre du fait qu’elle ne travaillait pas assez et prétendait s’être donné pour mission de trouver le site internet sur lequel elle passait son temps « à ne rien faire » selon son point de vue. Pendant qu’elle n’était pas là ou alors par-dessus son épaule, il avait récupéré l’URL du fameux site web : il s’agissait d’un blog dans laquelle elle relatait, entre autres, sa vie et ses difficultés. D’autres personnes -- probablement des femmes -- lisaient et faisaient des commentaires. J’ai immédiatement repris mon collègue en l’invectivant et en le blâmant pour ce qu’il avait fait. Lui justifiait son acte en disant qu’elle n’avait pas à faire cela au boulot et que la faute lui incombait. Sa défense me semblait complétement branlante, intenable et j’avoue que je ne l’imaginais pas comme cela et cela m’a surpris de lui. Avec le recul, j’aurais dû être beaucoup plus dur et faire stopper cette mascarade immédiatement car la faute morale me semblait caractérisée. Mais comme les autres membres de l’équipes ne semblaient pas particulièrement choqués et ne se rangeaient pas non plus de mon côté, je n’ai pas insisté.

Le piège était en place mais je ne le savais évidemment pas.

Quelques jours ou semaines plus tard (je ne me rappelle plus), ils sont venus à deux ou trois me voir à mon bureau. Je rappelle qu’il s’agissait d’un open-space où nous étions 5 ou 6 donc rien n’était dissimulé à personne à l’exception de l’étudiante qui était dans l’autre bureau. Ils riaient car elle avait écrit un truc sur moi pas très élogieux dans son blog et ils voulaient me montrer. Ils ont réussi à mettre « un pied dans la porte » et je suis tombé dans le piège pied-joint. Il y a eu au cours des semaines/mois qui ont suivi un certain nombre de commentaires peu élogieux sur moi mais pas non plus bien méchants. L’un de ses commentaires c’était qu’elle se plaignait que j’arrive à 11 heure chaque matin au boulot. En gros, elle écrivait que je n’étais qu’un branleur qui profitait du système et qui s’en vantait. Un truc du genre mais dit de manière un peu moins insultante de mémoire. Beaucoup d’autres collègues étaient également mentionnés dans leurs différents travers mais elle ne mettait jamais nos noms et prénoms en clair sur le web : uniquement l’initial de notre prénom. Il était donc facile d’identifier la cible du jour.

J’ai donc commencé à faire comme les autres : à aller voir régulièrement ce qu’elle écrivait chaque jour sur l’un de nous. Et cela devenait une sorte de blague très malsaine entre nous : qui serait la cible du jour ? Et il y avait même une forme de fierté / de fait d’arme d’apparaître dans le blog et j’étais régulièrement sur le podium… Bref nous avons plaisanté de tout cela ensemble pendant quelques semaines.

Ce qui m’a vraiment fait tomber dans ce piège c’est le décalage entre l’image que je pensais qu’elle avait de moi (plutôt bonne car œuvrant et consacrant du temps pour elle, pour qu’elle s’en sorte dans ses travaux de thèse) et l’image réelle qu’elle décrivait vaguement dans le blog : en gros j’étais un branleur, un nulos. Cela a piqué un peu mon amour propre mais surtout ma curiosité : comment était-il possible qu’un tel décalage de perception existe entre deux personnes ? Le blog devenait un outil qui me permettait de voir ce que je n’aurais pas soupçonné : les autres ne nous voient pas comme nous pensons qu’ils nous voient. C’est évident mais là, j’avais la possibilité de le voir de mes propres yeux.

A cette époque, je suivais de très près l’actualité concernant « les lanceurs d’alerte ». Je ne cite pas de nom mais c’étaient les histoires de wikileaks et tous ces gars qui faisaient fuiter les informations secrètes de la NSA. Les médias présentaient essentiellement « ces lanceurs d’alerte » comme des héros et les gouvernements qui mettaient en place la répression étaient fortement critiqué. Tout cela me passionnait et je n’avais pas conscience que c’était du flan de A à Z. Je ne voyais pas non plus le problème que posait le fait d’être du côté des lanceurs d’alerte le jour (et donc de défendre la protection des données individuelles entres autres), tout en violant l’intimité de ma collègue la nuit quand j’allais lire les dernières nouvelles sur son blog.

Si je ne l’avais fait que 2 ou 3 fois, cela n’aurait pas été bien grave. La curiosité est un vilain défaut et on peut tous y succomber. Mais je l’ai fait pendant de longs mois, presque tous les soirs. Je buvais de l’alcool, je me mettais au lit avec ma copine, on regardait quelques séries puis je regardais les news du blog. Au début, elle a regardé un peu avec moi et après elle a commencé à me charrier en me faisant comprendre que mon vis / mon habitude du soir n’était pas particulièrement grandiose. De fait, ça ne l’était effectivement pas. Juste avant de m’endormir, je lançais une émission de radio de philosophie sur France culture. Pour résumer, à 11 heure le matin, je lisais les articles du monde sur les lanceurs d’alerte en étant « scandalisé », à minuit, je violais l’intimité de ma collègue en lisant son blog sans qu’elle le sache, à minuit quinze, je lançais une émission de philosophie pour m’endormir. Chercher l’erreur.

A la fin, je ne lisais même plus son blog pour surveiller ce qu’elle écrivait sur moi mais par simple curiosité de connaitre la vie intime d’un autre être humain. Et j’ai donc tout lu, de A à Z. C’était du voyeurisme et du viol d’intimité à l’état pur. Il n’y a pas d’autre qualificatif possible.

A plusieurs reprises, j’ai renouvelé mon blâme à mon collègue qui avait trouvé l’URL. Il répondait alors en se marrant que moi aussi j’allais sur le blog lire les news ce qui était exacte. Ne sachant que répondre, je souriais bêtement. Je n’ai jamais caché mes pratiques douteuses à personne. Ma copine savait, mes parents savaient, tous mes potes savaient. Je ne percevais pas l’immoralité de mon comportement : elle était en voie de devenir docteur (sous-entendu, elle était majeure et vaccinée et elle savait ce qu’elle faisait), elle publiait sur internet des informations sur moi que mes collègues allaient lire et après ils se foutaient gentiment de ma gueule. Pour moi ces éléments étaient suffisants pour que je considère mon comportement comme « à peu près propre » et je me sentais donc légitime à aller sur le blog.

Mais après avoir compris que mes collègues étaient tous des agents (une fois le surhomme sorti de l’ombre), j’ai également compris que toute cette histoire de « blog » n’était probablement qu’un piège pour établir je-ne-sais-quoi. Pour mettre en exergue la réalité de mon immoralité ? La noirceur de mon âme ? Ou simplement pour me faire croire qu’il en était ainsi pour faciliter mon retournement ? « Regarde ce que tu as fait à cette pauvre fille, tu ne vaux pas mieux que les autres alors rejoins-nous dans notre société secrète sinon tu resteras tout seul toute ta vie ». Peut-être un truc du genre. Je ne sais pas et honnêtement, je ne préfère pas savoir. Et je préfère 1000 fois rester tout seul toute ma vie que de rejoindre cette secte.

Je n’en ai jamais voulu à cette étudiante. Même si elle m’a tendu un piège dans lequel je suis tombé pied-joint, le seul souvenir qui me restera d’elle, ce sont ces yeux tristes : elle ne me semblait pas très heureuse : est-ce que c’est parce qu’elle était dégoutée de devoir participer à ce piège absurde ? Dieu seul le sait. Et si par hasard, elle trouve ces lignes de mon blog : qu’elle soit rassurée, je n’ai pas la moindre rancune envers elle.

Il faut maintenant passer au jugement et ce n’est pas si simple du fait qu’il s’agissait d’un piège. Il va de soi que toute information extraite sur une personne en mettant en place un piège n’a pas la moindre valeur à mes yeux. Tout part à la poubelle. Et je ne cautionnerai jamais des évaluations secrètes de moralité ou quoi que ce soit de ce genre. Tout cela, c’est de la merde et je n’ai rien à voir avec cette merde. Il est fort probable qu’une partie du système repose sur ce type d’évaluation secrète. Désolé mais je n’en suis pas.

Donc vis-à-vis du surhomme, c’est bien un RAS qui tombe. Mais il n’y a pas que le surhomme. Il y a aussi ceux que j’appelle les mutants : ceux qui comme moi sont « inadaptés » et donc persécutés parce qu’ils refusent de participer à une telle monstruosité. Et il y a également moi-même. Vis-à-vis des mutants et de moi-même, le fait qu’il s’agissait d’un piège est secondaire. Car j’aurais agi de la même manière si ce n’avait pas été un piège. Et donc c’est bien qu’il y avait une faille sérieuse dans mon psychisme. Et cette faille m’a empêché de distinguer correctement le bien du mal. Pendant des mois, j’aurais effectivement œuvré dans l’ombre vis-à-vis de cette étudiante si elle n’avait pas été elle-même une agent. Et cela ne me dérangeait pas outre mesure. Ainsi vis-à-vis des mutants, je considère que j’ai merdé sévère et c’est un jugement de MAL INTERNE qui tombera donc.

Des rôles

Il m’a semblé détecter une sorte de mythologie propre au surhomme utilisant les termes homme ou femme pour parler d’autres choses. C’est-à-dire via un double langage équivoque. Donc à partir de maintenant, il ne s’agit plus d’homme et de femme au sens biologique (XY) et (XX) mais au sens politique (donc sans lien avec le genre biologique).

Je précise qu’il peut tout aussi bien s’agir d’une mythologie / d’un système politique réel implémenté par le surhomme que de l’intoxication destinée aussi bien aux agents qu’au gens comme moi.

Femme / féminin serait le mot employé pour parler des agents. Pourquoi ? je ne sais pas. Peut-être parce que cela remonte à l’époque patriarchal où la femme suivait son mari qui était le chef de la famille ? Ou alors parce que l’apparence physique et donc le paraître compte en général plus pour les femmes que pour les hommes (maquillage, habit etc…) ? Ces « femmes » seraient donc des agents / espions qui peuvent revêtir n’importe quelle personnalité, n’importe quel « habit psychique » dans un objectif par exemple d’infiltration : pour paraître être ce « qu’elles » ne sont pas ou paraître croire ce à quoi « elles » ne croient pas. Je rappelle que derrière ce « elles » se cachent indistinctement des hommes ou des femmes au sens biologique.

Homme /masculin serait utilisé pour parler d’une autre catégorie politique mais je ne sais pas précisément laquelle. Ce pourrait être une catégorie plus proche de ce que je suis ou alors des poissons, c’est-à-dire ceux qui ignorent tout de ces réalités. Ces hommes seraient en charge de donner le Nord, de représenter une boussole pour tout le monde et en particulier pour les « femmes ». Leur caractéristique serait de ne pas jouer de rôle, d’être vrai et difficilement ou non retournable : c’est-à-dire des rocs qu’aucune manipulation ne peut faire changer de cap.

Ainsi je propose le parallèle avec l’expression « rock and roll » qui en francisant donne « des rocs et des rôles ». En termes de système politique, on a alors un système à deux composantes avec des politiques incorruptibles (les rocs / les hommes) et des agents qui peuvent se fondre dans n’importe quel rôle (les « femmes ») : ces dernières agissant pour protéger les premiers, déjoués les complots etc… Bref, un truc du genre. Le tout bien évidemment encadré et structuré dans une société secrète.

Dans la lignée de ces idées, une hypothèse serait que les « femmes/agents/rôles » seraient en charge du pouvoir exécutif. Essentiellement par les techniques de manipulation (fabrication de faux plancher etc…) et les « hommes / rocs » seraient en charge du pouvoir législatif (c’est eux qui fixeraient les lois auxquelles devraient se soumettre entre autres les agents). Ces hommes pourraient très bien être « les poissons » c’est-à-dire ceux qui ignorent tout de ces réalités et disposent d’un pouvoir législatif à leur insu. Les agents extrairaient secrètement le point de vue de ces hommes, de ces poissons concernant telle ou telle position politique et ce point de vue aurait valeur de loi. La notion de « séparation des pouvoirs » prendrait alors un tout nouveau sens pour ceux découvrant cette vérité potentielle. Dans l’ombre les agents gèrent l’exécutif mais sont contraint de laisser le législatif à ceux qu’ils manipulent et qui ignorent tout de la présence de ces mondes obscures.

Le choix de transformer tel ou tel individu en femme (agent en charge de l’exécutif) ou en homme (politique en charge du législatif) pourrait être lié au niveau d’influençabilité mesurée secrètement. Ceux à qui on peut faire faire n’importe quoi (par exemple le mal) ou qui suivent sans réfléchir le premier système politique qui se présente secrètement à eux, seraient orienter dans des carrières de « femme / agent ». Et inversement pour ceux, moins influençables, qui seraient orienter vers une « carrière » d’homme / rocs.

Tout cela est très tiré par les cheveux et il est possible que cela relève de surinterprétation délirante de mon esprit (1), d’une propagande / mythologie / intoxication factice distillée par le surhomme (2) ou d’un système politique secret et bien réel plus ou moins proche de ce que je décris (3).

J’avoue n’avoir jamais été bien sensible à toute cette merde mais il me fallait néanmoins mentionner tout cela pour les personnes non-informées. Je précise comme d’habitude que je fais partie de la catégorie des « non-informées » et que je ne sais absolument pas s’il y a quoi que ce soit de vrai dans tout ce que je raconte. Il est néanmoins possible que cela aide des gens, qui par corrélation avec leur propre expérience, soit en mesure de séparer le bon grain de l’ivrai dans ce que je raconte et de continuer d’avancer dans leur quête de la vérité.

Selon cette mythologie « hommes-rocs / femmes-rôles », il me semble que je suis placé « hors catégorie » mais néanmoins plus proche du côté « homme ». C’est trop flatteur ! Car ma propre mythologie sur les notions d’identité sexuelle est très différente. Qu’est ce qui me permet de n’avoir jamais céder au surhomme malgré les 10 ans de persécution et de viol psychique que je subis encore quotidiennement aujourd’hui ? Les paramètres sont multiples et je n’aime pas trop les approches paramétriques. Néanmoins, je citerai un paramètre : les teintes et composantes féminines (au sens biologique) de ma personnalité d’homme (au sens biologique). Autrement dit, la répulsion totale pour la violence physique et la préférence pour la douceur. La tendance à courber l’échine et à se soumettre vis-à-vis des caprices de la volonté de puissance des individus. La tendance à NE PAS faire ce que fait en général le genre masculin au sens biologique (en regardant le comportement des animaux mâles) : imposer sa loi / sa dureté / sa volonté de puissance aux plus « faibles »/ aux dominés tout en ployant le genou devant les plus « forts »/ les dominants. Ainsi c’est bien la partie féminine (au sens biologique) en moi qui est capable de tenir tête au surhomme : quand on a dû trop se soumettre à la violence des individus et des institutions toute sa vie et qu’arrive un surhomme qui dit : « tu devras aussi te soumettre à moi », c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. On lui répond alors : « Pauvre abruti : tu peux te mettre un gros doigt dans le cul et je préfère 1000 fois que tu m’écrases et me massacres comme un puceron ; car j’aurais alors le plaisir de savoir que tu t’es fait mater par les composantes féminines qui sont en moi c’est-à-dire que tu t’es fait mater par la douceur qui devient alors la véritable Force. Et tu confondras d’ailleurs toujours cette dernière avec la violence ».

De la triche

En 2014, je luttais déjà depuis des années pour faire publier plusieurs articles scientifiques dans des journaux à comité de lecture. Un seul de ces articles me semblait vraiment important et je me focalisais dessus. Pourquoi celui-ci plus que les autres ? Parce que j’estimais qu’il s’agissait d’une avancée technique non négligeable susceptible d’avoir des répercutions à moyen terme dans le domaine de la médecine. Certes, il ne m’apporterait pas le prix Nobel mais j’estimais que son impact potentiel était réel et pour donner un comparatif avec les facteurs d’impact en science, je l’aurais volontiers vu publié dans une revue à facteur d’impact proche de 15-20 ce qui est énorme (le maximum étant 30). Mais je me foutais du facteur d’impact, l’important était le fait qu’il soit publié et donc qu’il puisse potentiellement impacter réellement la médecine. Je soumettais dans une revue plus modeste en termes de facteur d’impact mais aussi plus proche de moi en termes de connivence épistémologique : le journal PLOS one. Evidemment les rapporteurs me demandaient de faire des expériences que je ne pouvais pas faire. Et j’étais donc coincé. J’avais toujours triché scientifiquement dans la manière dont je trafiquais les données mais toujours pour maximiser la probabilité de reproduction par mes pairs. Ici, il me fallait aller une étape plus loin : inventer complétement des données d’une expérience que je n’avais jamais faite. Autant dire, le crime scientifique suprême ! Je rappelle que, dans mon esprit, la came que je fourguais était « very high level » : je fourguais à la communauté scientifique un lingot d’or. Mais comme on m’emmerdait, j’étais obligé de faire quelques rayures sur le lingot d’or (la tricherie). Je ne le faisais pas dans le dos de mon laboratoire et ce dernier se désolidarisa donc de moi : il me fallait publier l’article seul en mon nom propre et payer les frais avec mon propre argent (1000 euros de mémoire). C’était un suicide scientifique : je n’aurais plus aucune chance de continuer une carrière académique et je le savais mais je m’en foutais. Croyez-moi, tout le monde n’a pas ce niveau d’altruisme en science ! Je resoumettais donc mon article avec la tricherie et ce dernier fut accepté. Mais après de multiples rebondissements sans importance, je n’avais d’autre choix que de confesser à demi-mot la tricherie et de stopper la publication de mon manuscrit.

On peut donc affirmer sans mentir que j’ai largement truqué des expériences, falsifié des données, triché en m’asseyant sur les fondements de la méthode et de la déontologie scientifique en vigueur. C’est parfaitement exact et je n’avais jamais caché que Paul Feyerabend, un épistémologue anarchiste était mon maître en la matière. Le fait même que je triche était publié sur internet en mon nom propre, sur un site web avec une audience non négligeable mais qui a été détruit depuis. Bref, j’assumais et j’assume toujours : les articles sont là avec une déclaration préalable signifiant la présence de tricherie dans l’article. Selon moi, mes pratiques n’étaient pas un mal mais un BIEN. C’est pourquoi c’est un RAS qui tombe. Et je n’ai relaté cette histoire que pour laisser éventuellement au lecteur la possibilité d’avoir un autre avis.

Mais j’ai également relaté cette histoire pour mentionner plusieurs points supplémentaires. Il s’avère que j’ai dû soumettre l’article falsifié vers la mi-janvier 2014. Or mes premiers contacts ostensibles avec « les services secrets » (à l’époque je parlais de « DGSE ou de DGSI») remontent à fin janvier 2014 : j’avais été approché dans un bar par plusieurs gugus. Il me semble peu probable que cette approche ait le moindre lien avec la soumission de l’article falsifié mais néanmoins, comme les deux évènements se font suite temporellement à quelques jours ou semaines d’écart, je me demande encore s’il n’y avait pas un lien.

Ce lien pourrait être de deux sortes :

Le surhomme auquel j’ai affaire est normalement suffisamment intelligent pour avancer vers moi « en cloud » c’est-à-dire en considérant les deux énoncés valables malgré le fait qu’ils sont apparemment mutuellement exclusifs. Le fait est que 10 ans plus tard, je ne sais toujours pas la raison pour laquelle il a décidé de sortir de l’ombre à mon égard et qu’à vrai dire, je doute que ce soit à cause de ces histoires d’article et de falsification.

Néanmoins, il convient que je donne mon avis concernant les falsifications, le faux, la triche et la création de faux-plancher en Science. Mon avis est relativement simple : quand ce sont des personnes comme moi qui fourguent des lingots d’or avec quelques petites rayures, cela n’aura essentiellement aucune conséquence néfaste pour qui que ce soit. C’est le contraire qui est vrai. En revanche, quand ce sont des machines spécialisées dans la fabrication de faux plancher qui maintiennent des êtres humains dans l’obscurité selon leur bon vouloir, leur font croire n’importe quoi, les traite comme des rouages, des robots ou des marionnettes et les persécutent si elles découvrent la vérité, on n’est plus exactement dans le même registre. On passe de l’amour de la liberté, de la bonté et de la vérité s’autorisant une certaine souplesse à un système monstrueux qui n’a plus rien d’humain.

De la mise en danger de la vie d’autrui

Idem, une catégorie qu’on va passer rapidement car sans importance réelle à mes yeux mais je la mentionne car le lecteur pourrait avoir un avis différent. J’ai largement conduit sous l’emprise du cannabis, le plus souvent en mobylette, peut-être aussi parfois en voiture. Le cannabis n’a pas le même effet suivant les personnes. Chez moi, il s’agit d’une drogue dure non pas au niveau de la dépendance qu’elle engendre mais au niveau de ses effets hallucinatoires. Je conduisais et je me disais « mais qui est en train de conduire et pourquoi mes mains bougent toutes seules ? ». Chacun comprendra qu’il n’a pas envie de croiser quelqu’un dans cet état sur la route…

En ce qui concerne l’alcool, j’ai conduit des centaines de fois au-dessus du seuil des deux verres. La majorité de ces fois, je n’étais pas beaucoup au-dessus : j’essayais de faire gaffe. Il y a eu des dizaines de fois où j’étais bien au-dessus des deux verres. Et il y a eu quelques fois où je ne sais même pas comment j’ai fait pour ramener la voiture. Le black-out. Ces quelques fois (mais sans doute pas toutes), j’avais une bonne raison de le faire.

En moyenne, chez moi et ce n’est donc pas extrapolable aux autres, la conduite sous cannabis est beaucoup plus dangereuse que la conduite en état d’ivresse. En état d’ivresse, je conduis très doucement et suis triplement vigilant au respect du code de la route et aux autres automobilistes. En revanche, sous cannabis, la violence des effets hallucinatoires est telle que mon niveau de vigilance chute considérablement (peut-être d’un facteur 10 ou 100). Raison pour laquelle je n’ai pas conduit souvent sous l’emprise de cannabis. Si j’explique cette différence c’est parce que je pense que la plupart des gens, victimes des mêmes conduites addictives que moi, inverseraient les niveaux de dangerosité : faible pour le cannabis, plus élevé pour l’alcool. Ces produits n’agissent pas de la même manière selon les personnes et j’encourage ceux qui l’ignoreraient, à ne pas sous-estimer la dangerosité du cannabis au volant.

J’ai été sapeur-pompier et j’ai donc vu des jeunes gens mourir dans des accidents de la route. Malgré cela, il est vrai que j’ai beaucoup conduit en état d’ivresse. Parfois, j’ai même été dangereux sur la route : le genre d’automobiliste que je n’aimerais pas croiser aujourd’hui. Le risque que mon jugement ait des relents de consigne me semble insupportable car je ne juge que moi. Et donc je garderai mon jugement pour moi-même. Et chacun pourra me juger selon son souhait.

Sur le plan politique, on voit qu’il est difficile de ne pas rentrer dans la complexité. Nous vivons dans un pays qui veut défendre ses valeurs hédonistes (le but de la vie serait le plaisir) à juste titre : les bars, le vin, les restaurants, les joies de l’ivresse etc… tout en voulant protéger la vie des automobilistes en réprimant fortement la conduite en état d’ivresse. Les compromis qui sont proposées évitent d’appuyer là où cela fait mal : nous ne sommes pas égaux vis-à-vis de ces produits. Certains vont rapidement développer un problème avec l’alcool pour des raisons génétiques ou circonstancielles : vie difficile donc besoin des effets anxiolytiques de l’alcool. Ces mêmes personnes ne seront donc plus maître de leur consommation et prendront la mauvaise habitude de conduire en état d’ivresse si elles n’ont pas d’autres alternatives crédibles. La justice se retrouve coincée dans une posture hypocrite : parler de libre-arbitre à une personne victime d’addiction. C’est l’alcool qui contrôle la personne victime d’addiction mais le juge ne peut pas condamner l’alcool donc il condamne la personne. Parmi les gens que j’ai pu rencontrer qui avaient un problème avec l’alcool (et j’en suis), aucun ne m’a semblé responsable de son problème avec l’alcool. La société, par le stress qu’elle engendre sur les gens ou par la promotion de la consommation de l’alcool, a une responsabilité bien plus importante qu’elle ne le prétend dans les morts sur la route à cause de l’alcool. Et il est beaucoup plus facile d’incriminer un homme qu’une société. Le lobby hédoniste empêche selon moi que cette vérité soit dite et martelée. Je n’ai rien contre l’hédonisme à partir du moment il se refuse à travestir la vérité pour protéger ses intérêts. Oui, je trouve que l’alcool est une drogue franchement cool et que la prohibition serait une hérésie (malgré le fait que j’ai dû arrêter l’alcool pour cause d’alcoolisme). Oui, je pense que conduire en état d’ivresse sur la route est une folie et que chacun doit se faire violence pour respecter la règle. Oui, je pense qu’un homme en état d’ivresse qui provoque un accident sur la route en est moins responsable que la société.

C’est dans ces moments de crispation qu’interviennent en général les services secrets, qui sont expert dans la gestion de la complexité (l’huile dans les rouages). On va tenir un discours essentiellement répressif et culpabilisant pour minimiser la proportion d’automobilistes qui conduisent en état d’ivresse. Et quand survient l’accident mortel d’un innocent avec un automobiliste ivre et alcoolique notoire de longue date, il va falloir « gérer » le bordel pour donner le sentiment d’une punition exemplaire à la famille de la victime et à la société qui exige des routes sûres (1) ne surtout pas mettre en cause cette société car l’hédonisme est sacré (2) faire en sorte que la réalité effective de la punition soit bien réglée (3) car si elle brise totalement l’homme, sa vie, son métier, sa famille alors le cout sociétal à payer : mari en prison, femme en dépression, enfants délaissés (qui eux aussi sont innocents) devient énorme. Mais à la limite le cout sociétal n’a aucune importance. Le vrai problème c’est qu’il y avait déjà une famille détruite. Et maintenant il y en a deux. Bref, une équation de merde et c’est là qu’on se dit que les faux-planchers peuvent être pratiques pour résoudre la dite-équation.

Qu’est-ce que je pense de tout cela ? Et bien honnêtement, je ne sais pas. J’ai dit que je travaillais à charge et à décharge. Et quand je ne sais pas, je ne sais pas.

Sans doute faut-il travailler toujours plus en profondeur pour rendre possible et l’hédonisme et l’absence d’accident mais c’est du très long terme et donc inutile pour ceux qui gèrent du « temps réel » c’est-à-dire du « maintenant ». Je ne peux donc que réitérer mes mises en garde contre les approches trop paramétriques et le recours au patch des faux-planchers : le risque étant de s’en contenter et donc que cela retarde le véritable travail de fond. Que l’hédonisme ne soit pas le diable qui dit « Vos petits patchs là ? Mais c’est très bien ! Le travail de fond ? Non, non, ce n’est pas nécessaire, ce serait même dangereux !».

Dès lors qu’on boit, on va pousser les autres à boire par mimétisme (cela marche avec tout, pas qu’avec la drogue). Par son exemple, un buveur, même occasionnel, entrainera ou maintiendra dans son sillage des dizaines voire des centaines de personnes. Parmi ces dizaines/centaines de personnes, il y en aura 20% qui développeront un problème avec l’alcool. Parmi ces 20%, 10% conduiront régulièrement en état d’ivresse et parmi ces 10%, 0.5% auront ou causeront un accident à cause de l’alcool. Evidemment, tous les pourcentages que je propose sont factices, je ne connais pas les vrais chiffres.

Je me pose alors les questions suivantes :

Puis je me considérer comme complétement « hors de cause » dans les circonstances qui l’ont mené à ce grave accident ? Honnêtement, non.

Tout ce que j’écris dans ce chapitre paraitra évident à la plupart des adultes. Mais je n’imagine pas impossible qu’un lecteur plus jeune tombe sur mon texte et que cela l’amène à se poser deux questions :

Là, j’ai présenté une situation pouvant potentiellement être perçue comme positive concernant le fonctionnement des services secrets (et leur moralité). On va donc maintenant rééquilibrer les choses.

Imaginez qu’un homme dérange. Imaginez également que cet homme ne soit pas un agent d’une part et ignore d’autre part que la plupart des autres le sont depuis longtemps. Cet homme ne dérange pas beaucoup, mais ce qu’il dit, ce qu’il écrit ou ce qu’il fait, et bien « on » préfèrerait qu’il ne le dise pas, ne l’écrive pas ou ne le fasse pas. Par exemple pour maintenir l’illusion d’un monde « bisounours/ disney land » s’il écrit des choses trop « noires ». Cet homme a déjà une petite tendance à picoler. Peut-être que si on accroit ce vice c’est-à-dire si on pousse cet homme dans la direction de l’alcoolisme, sur le moyen ou long terme, il va prendre un nouveau chemin dans l’existence, moins dérangeant pour « la société » ? Pour cela, on peut lui envoyer quelques agents eux-mêmes portés sur l’alcool (et parfaitement au courant de la raison pour laquelle ils sont missionnés !) pour que par mimétisme, ils renforcent l’ivrognerie de leur cible. Ainsi, on aura généré secrètement une bifurcation dans l’existence de cet homme pour contrôler et limiter les dégâts qu’il générait par ses dires, ses écrits ou ses actes. Et là, vous voyez qu’on est sur quelque chose de nettement moins propre. Officiellement, la France n’infirme ni ne confirme les agissements de ses services secrets. De mon côté, je ne fais que des suppositions et de toute façon la « France » ne les infirmera ni ne les confirmera. Du coup, c’est pratique pour moi : vous avez ce que je prétends « plausible » et en face, vous n’aurez jamais rien, ni confirmation, ni démenti. Vous pouvez continuer de penser que les services secrets c’est « ben laden, la corée du nord, les armes de destruction massive, des mines posées sur des bateaux » c’est-à-dire des choses extrêmement loin de vous (on appelle cela « détourner le regard ») ou bien vous comprenez que les services secrets sont là devant votre nez depuis toujours et vous observent dans l’ombre depuis votre naissance. Je sais que ce changement de perspective est très difficile à faire tellement il semble impossible. D’autre part, il est très dur à accepter quand on comprend malheureusement que tout cela est vrai.

On va prendre maintenant l’exemple inverse. Un homme particulièrement compétent gère une grosse équipe et un gros chantier. Sa compétence et son charisme sont reconnu de tous et les choses avancent à bon rythme. Sa femme le quitte, il rentre en dépression et commence à picoler sérieusement. En quelques mois, le chantier se met à stagner parce que le leadership du gars s’est envolé. En tout cas, c’est l’analyse que font les services secrets. Il n’y a personne sous la main pour le remplacer. Si cet homme est déjà un agent, les canaux pour lui transmettre le problème et trouver des solutions avec lui, je ne les connais pas. Je n’ai aucune idée de comment cela peut marcher. Si ce n’est pas un agent, peut-être qu’on peut demander à sa femme de réfléchir à nouveau à sa décision ? Ou peut-être qu’on peut lui envoyer une agente célibataire qui n’a rien contre avoir pour mission sécrète de sortir notre ingénieur de la dépression et de l’alcoolisme ? etc...

Voici donc quelques exemples de ce que peut être un monde paramétrique avec des agents et des patchs. A vous de voir si vous préférez vivre dans un monde où on devient alcoolique sans la participation des services secrets et où la rencontre avec une femme est le fruit du hasard ou si au contraire, vous trouvez « cool » de pouvoir contrôler la vie des autres en « jouant à Dieu » dans l’ombre.

Pour ma part, « jouer à Dieu » avec mes bactéries ne m’a pas particulièrement dérangé. Mais « jouer à Dieu » avec des êtres humains, je trouve que cela pue la merde. Après, on n’a peut-être pas tous la même sensibilité.

Sans compter tous ceux qui ont découverts tous les patchs qu’on avait appliqué sur eux à leur insu durant leur vie et qui se sont mis en danger ou suicidé en découvrant la vérité. Et oui, ce chapitre s’appelle : de la mise en danger de la vie d’autrui.

J’ai introduit la notion de « patch » mais peut-être que tout le monde n’est pas à l’aise avec le vocabulaire de l’informatique. Quand il y a une faille de sécurité dans un logiciel ou dans un système d’exploitation, les informaticiens vont d’abord mettre en place un patch provisoire qui supprime la faille de sécurité mais de manière superficielle. Lors de la réécriture du programme ou du système d’exploitation, les informaticiens vont réécrire le code pour corriger plus durablement la faille de sécurité : on dit qu’ils sont intervenus à « plus bas niveau », le « bas niveau » ne signifiant pas un niveau plus faible mais un niveau plus profond : il ne s’agit plus d’un patch, d’une rustine mais de modifications des fondations du code source qui supprime définitivement la faille de sécurité et toute ses variantes possibles. Je décris les choses de manière simpliste car d’une part je ne suis pas un spécialiste de sécurité informatique (1) mais surtout mon but est d’orienter le regard d’une personne non-informée sur les métaphores de « faille de sécurité », de « patch » et de « système d’exploitation » appliqués cette fois non plus à l’informatique mais au psychisme humain. Pour une société sécrète, le vrai et seul rempart efficace n’est pas une barrière ou un mur physique (frontière), ce ne sont pas non plus (évidemment) la sécurité ou surveillance informatique gérée par la NSA ou je-ne-sais-qui. Le rempart qui attire le plus d’effort et le plus d’attention c’est le rempart psychique : le fait que les agents bénéficient d’un « système d’exploitation » psychique robuste et avec peu de faille de sécurité : sans agents faibles qui « parlent » ou sans agents doubles qui créent une société secrète dans la société secrète pour la manger lentement et y substituer leur propres nouvelles règles du jeu.

Il est tout à fait plausible qu’un grand nombre de personne travaillent dans l’ombre (ce ne sont pas des fonctionnaires, les choses ne se passent pas ainsi) pour décider des règles de fonctionnement du système d’exploitation et les implémenter : cela revient à décider qu’elle sera l’identité, le psychisme, la manière de penser et d’agir des agents qui composent la société secrète.

Trois systèmes d’exploitation se livrent bataille en informatique : windows, linux et mac. Je suspecte vaguement que derrière ces batailles limitées apparemment à l’informatique se cache un langage équivoque pour parler secrètement d’autre chose : des batailles secrètes pour défendre tel ou tel type de système d’exploitation pour le psychisme humain.

Windows : sa sécurité repose largement sur l’obscurité : le code source n’est pas accessible. C’est le système d’exploitation le plus répandu dans le monde informatique. On peut se demander si cela ne signifie pas que c’est également le « système d’exploitation psychique » majoritaire proposée à la population. Le terme « windows » signifie « fenètre ». On peut se demander s’il ne s’agit pas d’une maison (le psychisme d’une personne) qui laisse une fenêtre ouverte (et secrète) pour que le pouvoir (vertical ou délocalisé) puisse insérer et récupérer des informations.

Linux : sa sécurité reposerait inversement sur la lumière. Le code source est libre et accessible à tous (et donc modifiable par tous). Je ne sais pas exactement à quel type de psychisme humain cela pourrait correspondre mais il pourrait s’agir « d’une autre chapelle » politique proposant une structuration du psychisme rendu robuste par la lumière et non par l’obscurité.

Mac/apple : basé sur le noyau linux mais avec un code source propriétaire et non accessible. Mac est souvent considéré comme un ordinateur de luxe. A quelle métaphore de construction du psychisme humain cela pourrait-il correspondre ? je n’en sais rien.

Toutes ces analogies ne sont que des pures spéculations de ma part. Néanmoins, il semble bien y avoir un système d’exploitation proposé aux agents car ils se comportent tous exactement de la même manière. Ce système psychique semble baser sa sécurité sur l’obscurité. Un agent m’a dit « c’est mon identité qui est en jeu ». Et effectivement, il pourrait bien en être ainsi. Les gens ne sont pas complétement libres d’être ce qu’ils veulent. Ils sont contraints d’adopter un système d’exploitation commun et engendrant une union secrète forte. Pour assurer la sécurité et la pérennité de ce système d’exploitation psychique, il existe une palette de technique et d’outils que les agents se doivent absolument de maitriser. « Ne pas hésiter une seconde à faire mal à quelqu’un, à se montrer cruel » est une des techniques de base à maitriser si on veut jouir des avantages conférés par l’union / le système d’exploitation. La manière de convaincre ces agents de faire le mal doit plus ou moins être la suivante : « on te demande de faire un petit mal, une petite piqure pour éviter d’avoir à en faire un plus grand si l’incendie se propage » ou un truc du genre.

Noter qu’un pique comme cela ne tue personne. Mais leur répétition (quand vous en recevez 100 par jours pendant des semaines, des mois, des années ou des décennies) tue aussi surement qu’une balle de revolver. Il y a donc forcément des gens qui se suicident (y compris parmi les agents). Si vous posez effectivement la question des chiffres (sous-entendu du nombre de morts), sachez qu’une palette de réponses (prêtes peut-être depuis des millénaires) vous attends pour vous faire fermer le clapet. La réponse qui me semble la plus proche de leur réalité est « on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs ». Ce dicton contient deux idées politiques distinctes.

La première idée c’est que quand il y a des œufs (des individus séparés les uns par les autres par la coquille de leur individualisme), il n’y a pas d’autre choix pour faire une omelette (une union qui selon le surhomme, permet d’obtenir la force selon le dicton l’union fait la force) que de casser les œufs c’est-à-dire de briser la coquille d’individualisme. En effet, cette dernière s’oppose à la création d’une véritable union « un pour tous, tous pour un ».

La deuxième idée c’est que la création d’une omelette ne se fait pas sans dommage collatéraux. Des œufs seront cassés c’est-à-dire que des individus vont souffrir ou mourir : ceux qui, entre autres, ne sont pas en mesure de s’adapter au cadre du système d’exploitation. On vous maintenait volontairement dans un monde imaginaire de bisounours où la politique c’était les 35H et le taux de chômage. Vous débarquez dans la réalité politique secrète où le mal est un outil comme un autre et où il ne faut pas trop s’appesantir sur le sort des œufs cassés au risque d’en devenir un. Dans ce système d’exploitation, il est peu probable qu’ils aient gardés une place à ce qu’ils appelleraient « la sensiblerie ». Vous voilà averti. Quand les choses sont secrètes, ce n’est pas parce qu’elles sont « cools », c’est parce qu’elles sont sales, cruelles et monstrueuses. Sinon, il n’y aurait pas besoin de secret.

Viafx24, le 10 octobre 2024.